La mobilisation climatique mondiale désespérément attendue

Tous ou presque s’accordent sur l’indispensable besoin d’actions significatives et urgentes pour sauver la planète de sa destruction programmée. Hélas, les actes ne reflètent toujours pas les discours. À quand le sursaut ?

C’est devenu une routine à chaque rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). La presse et certains milieux politiques s’émeuvent. Et puis, plus rien. Aucun changement fondamental ne pointe à l’horizon malgré le catastrophisme qui s’exhale fréquemment de ces recherches, une des plus réputées qui soit sur l’état du climat.

La dernière en date, publiée le 4 avril, ne fait guère moins dans le pessimisme quant à l’effet délétère des actions humaines sur le cours de la planète. Elle indique que les chances de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré tel que proclamé au sommet de Paris sur le climat en 2015 s’amenuisent chaque jour un peu plus. L’année 2025 est notamment annoncée comme l’échéance au-delà de laquelle il sera trop tard pour agir.

Manque de volonté politique

Autrement dit, c’est dès maintenant qu’il faut agir sur les émissions de gaz à effet de serre. Au risque de compromettre le présent et l’avenir de l’humanité. Cela sonne comme une alerte déjà entendue il n’y a pas si longtemps. En effet, les scientifiques ne cessent de claironner depuis des années, à coups d’études et autres rapports, sur l’enjeu climatique. Quitte à passer parfois pour des Cassandres. Pour autant, rien ne change fondamentalement.

La tendance reste à une planète qui court à sa propre perte à cause des coups de boutoir que les humains, de façon continue, lui assènent. Surtout, le monde politique qui détient en grande partie les clés de l’inversion de cette tendance négative fait à la fois l’aveugle et la sourde oreille. L’agenda économique dicte le tempo et ainsi va le monde, malgré les innombrables sommets climatiques. Cette hiérarchisation malsaine des priorités est d’autant plus prégnante à l’heure de la guerre russo-ukrainienne qui expose de nombreux pays à une crise énergétique de grande ampleur.

Inverser la tendance

Les discours d’alerte seraient-ils inopérants ? Peut-être que oui, comme l’estiment ces activistes climatiques plutôt adeptes des méthodes-chocs. Mais rien ne saurait véritablement se faire sans l’onction des gouvernants et autres décideurs politiques. À preuve, les nombreuses initiatives privées promues ces dernières années dans le cadre d’une décarbonation effective de l’économie mondiale, nécessite à bien des égards, un coup de pouce politique.

Par ailleurs, il vraiment est temps – pour emprunter les termes du Giec encore une fois – que la problématique climatique infuse la société. C’est certainement l’un des meilleurs gages d’une réelle prise de conscience.


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