Centre-Val de Loire : un simulateur grandeur nature pour la dépollution des sols

Lors de l'inauguration de la plateforme PRIME, simulateur pour dépolluer les sols.

 

Le Bureau de recherche géologique et minière (BRGM) a inauguré, lundi 3 février, sur son campus d’Orléans, la plate-forme de recherche PRIME et le pilote d’essai pluri-métrique. Ce simulateur grandeur contribuera à la dépollution de sols en France.

Plus de 7200 sites pollués par des métaux lourds en France

Sur son campus de 16 hectares, à Orléans La Source (Loiret), le Bureau de recherche géologique et minière (BRGM) a inauguré, lundi 3 février, en présence du Président de la région Centre-Val de Loire, François Bonneau (PS), de Pierre Pouëssel, préfet de la région et d’une assistance nombreuse, la plate-forme de recherche Prime (Plate-forme pour le Remédiation et l’Innovation au service de la Métrologie Environnementale) et le pilote d’essai pluri-métrique.

Avec ce simulateur, haut comme un immeuble de deux ou trois étages, le BRGM veut contribuer à « étudier en conditions contrôlées des transferts de polluants de toutes natures dans l’optique d’une dépollution » des sols, des sous-sols et des eaux souterraines, a expliqué Christophe Mouvet, responsable du projet, lors de l’inauguration. En France, on dénombre plus de 7200 sites pollués par des métaux lourds (plomb, cuivre, chrome), des hydrocarbures et composés organochlorés (pesticides, solvants).

L’outil appelé se présente sous la forme d’une cuve en inox de plus de 10 mètres de long et 4 de haut, pour un volume de 150 m3.

Il est possible d’y mener quatre expériences simultanément

La plateforme PRIME, qui regroupe aussi plusieurs laboratoires du BRGM à plus petite échelle, a coûté 7,3 millions d’euros, financés en partie par le BRGM, la région Centre-Val de Loire, l’Etat et l’Union européenne. La construction a démarré en 2015 avec le lancement du projet et les travaux ont pris fin en novembre 2018.

Unique en France et en Europe, la plateforme PRIME se compose de pilotes expérimentaux permettant la réalisation d’expérimentations sur les transferts d’eau et de contaminants dans le continuum zone non saturée – zone saturée. Elle est dotée de moyens analytiques pour développer, qualifier et valider des outils en métrologie environnementale et des méthodes et procédés de traitement.

« Notre volonté est de faire de Prime une usine à projet, a déclaré Michèle Rousseau, PDG du BRGM. Cette plate-forme expérimentale permet de travailler sur différentes échelles, de faire des expériences multiples. Elle va nous donner une force de frappe pour les entreprises. » et les PME. Celles-ci pourront tester une solution et s’assurer qu’elle est performante ou promouvoir leurs produits dans le domaine de l’eau. En outre, ce simulateur va permettre de tester des nouvelles technologies pour dépolluer les nappes phréatiques touchées par des hydrocarbures (stations-services, sites de stockage).

« On peut réaliser des tests en grandeur nature sur un seul site »

Selon Christophe Mouvet, chef de projet à la direction de l’eau, de l’environnement et écotechnologies du BRGM, « L’idée est d’offrir aux collectivités locales, chercheurs et entreprises les moyens de travailler sur des polluants sur place et dans des conditions très bien contrôlées (température, hydrométrie), notamment grâce à une double paroi avec circulation d’eau thermostatée. ».

Du côté des entreprises, on se satisfait aussi d’un tel dispositif. « Nous ne savons pas encore quel prix sera demandé pour réaliser des tests, confie un industriel. Mais c’est indéniablement un progrès considérable. On peut réaliser des tests en grandeur nature sur un seul site. PRIME va permettre d’aller plus vite ».

Prime s’inscrit dans le programme Pivots (Plateformes d’Innovation, de Valorisation et d’Optimisation Technologique environnementales) initié et soutenu par la région Centre-Val de Loire, l’Etat et le Fonds européen de développement régional.


Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*