Le géant des logiciels consent à continuer de fournir les mises à jour de sécurité pour son système d’exploitation en fin de vie durant l’année à venir, mais sous des conditions strictes. Un sursis obtenu de haute lutte par des protestations à travers le monde.
Les utilisateurs de Windows 10 peuvent continuer à profiter du système d’exploitation au-delà du 14 octobre 2025, date fatidique marquant la fin du support officiel annoncée par Microsoft au profit de la version 11. C’est la décision prise par le géant technologique le 25 septembre dernier.
« Notre objectif est de soutenir les clients et de leur fournir des options lors de leur transition vers Windows 11, avec un accès ininterrompu aux mises à jour de sécurité critiques« , a notamment indiqué une porte-parole de l’entreprise dans une déclaration transmise à la plateforme Windows Central.
Cette annonce suppose un sursis d’un an supplémentaire offert gratuitement aux utilisateurs particuliers de l’Espace économique européen (EEE), à condition toutefois de s’inscrire au programme ESU (Extended Security Updates) via un compte Microsoft. Les mises à jour de sécurité seront ainsi assurées jusqu’en octobre 2026.
Pour les utilisateurs hors EEE, les conditions initiales restent inchangées. Il faut ainsi soit payer 30 dollars par an, soit synchroniser ses données avec OneDrive, soit échanger 1 000 points Microsoft Rewards. Ce répit d’un an intervient après une mobilisation citoyenne d’envergure à travers le monde.
Vent debout contre un scandale écologique et économique
Depuis mi-septembre, une coalition sans précédent de 22 organisations menée par Halte à l’obsolescence programmée (HOP) dénonçait ce qu’elle qualifiait de « désastre écologique, social et économique« .
En cause : la menace d’envoyer au rebut près de 400 millions d’ordinateurs parfaitement fonctionnels à travers le monde, jugés incompatibles avec Windows 11 mais toujours en état de marche.
En effet, si tous ces appareils devaient être renouvelés, cela représenterait l’émission de plus de 70 millions de tonnes de gaz à effet de serre et l’extraction de matières premières équivalant au poids de 32 000 tours Eiffel. Un chiffre vertigineux dans un contexte où 90% de l’empreinte carbone d’un ordinateur provient de sa fabrication, bien avant son envoi à la casse.
Alternatives et débat sur la durée de support
« Cette décision unilatérale de Microsoft constitue une aberration écologique, à contre-courant de la nécessité absolue d’allonger la durée de vie de nos appareils », avait dénoncé Flavie Vonderscher, responsable plaidoyer de l’association HOP, dans les colonnes de Reporterre.
Leur pétition « Non à la taxe Windows » a recueilli près de 47 000 signatures en quinze jours, créant une pression médiatique considérable sur le géant américain. Par ailleurs, les collectivités publiques françaises ont fait état de coûts allant de 500 000 à 1 million d’euros pour leur parc informatique.
La vraie solution, au-delà de ce sursis, serait d’après certains observateurs, d’imposer par la loi un support logiciel beaucoup plus long – certains demandent 15 ans de mises à jour obligatoires – pour tous les ordinateurs portables vendus en Europe.

Poster un Commentaire