La COP 27 en Egypte a entériné le principe du plus gros pollueurs, plus grands payeurs. En d’autres termes, les pays qui émettent le plus de CO2 au monde doivent être ceux qui financent le plus les réparations après des catastrophes climatiques. Il s’agit principalement de la Chine, des Etats Unis et de l’Union européenne.
Trente ans de batailles sur la question des réparations
Au terme de la COP 27, qui a eu lieu du 6 au 20 novembre à Charm el-Cheikh (Egypte), les participants ont validé la création d’un nouveau fonds à destination des pays pauvres ayant subi des évènements climatiques extrêmes. En l’occurence les inondations, les vagues de chaleur, les canicules, les sècheresses ou encore les cyclones. Ce financement leur permettra de compenser les pertes et dommages. Il s’agit d’un accord historique après trente ans de batailles interminables.
En effet, les négociations climatiques ont débuté en 1991 sous la forte pression des territoires insulaires et des pays en voie de développement. Pointé du doigt, les puissances industrielles n’ont pas immédiatement assumé leurs responsabilités. Il a fallu attendre la fin des années 2000 pour les voir se mobiliser. En 2009, à la Cop de Copenhague (Danemark), ces pollueurs ont pris l’engagement de mobiliser 100 milliards de dollars par an, à partir de 2020. Une promesse non tenue puisqu’ils n’ont débloqué que 83 milliards.
Une goutte d’eau dans un océan de besoins
Pour se rattraper, les pays industrialisés ont décidé de doubler les financements consacrés à l’adaptation au changement climatique. Cette nouvelle garantie a été prise lors de la COP 26 de Glasgow (Écosse) en 2021. Les grandes nations ont aussi discuté, pour la première fois, de la question des pertes et dommages. Mais en Egypte, les discussions ont failli ne pas aboutir. Les participants ne se sont mis d’accord que dans les derniers instants de la conférence.
Plusieurs pays ont annoncé un montant total de plus de 230 millions de dollars pour l’adaptation au changement climatique. Ce beau geste ne représente pourtant qu’une goutte d’eau face aux près de 580 milliards de dollars nécessaires chaque année d’ici à 2030. Mais les Etats-Unis et l’Union européenne ont tenu à faire une clarification. Ils souhaitent que le vocable « pays pauvres » ne s’appliquent plus aux Etats comme la Chine, l’Arabie Saoudite et le Qatar, qui figurent parmi les plus gros pollueurs au monde.
Vers une augmentation des refugiés climatiques
Ils invivent donc l’ONU à actualiser son classement. L’organisation distingue deux blocs. D’une part les pays riches et industrialisés, qui apportent les fonds. D’autre part les pays en développement, les moins avancés, qui perçoivent les financements. L’ONU devrait désormais prendre en compte la situation économique actuelle des Etats dits émergents.
Mais la Chine, le Qatar et l’Arabie Saoudite, entre autres, poussent pour un statut quo. Les Nations Unies n’ont pour l’heure pas répondu à la requête de Washington et de Bruxelles. Cependant, elles préviennent contre les risques d’un nouveau désengagement des pays riches. L’organisation souligne notamment que d’ici à 2050, le monde pourrait enregistrer 250 millions nouveaux réfugiés climatiques.
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