Nosopharm en guerre contre les maladies infectieuses

Un medecin et son patient sur un lit d'hôpital.
Image par fernando zhiminaicela de Pixabay

Nosopharm, une entreprise lyonnaise de biotechnologie innovante, développe depuis quelques années un antibiotique first-in-class contre les infections nosocomiales. Ces maladies d’origine bactérienne font partie des principales menaces mondiales pour la santé publique.

A l’origine d’un décès sur huit dans le monde

D’après une très vaste étude publiée le 22 novembre par la revue scientifique The Lancet, les infections bactériennes sont la deuxième cause de décès dans le monde. En 2019 -avant la pandémie donc- elles ont causé 7,7 millions de morts. Soit un décès sur huit. En raison de cette forte létalité, elles constituent une priorité urgente en matière de santé publique. En particulier cinq bactéries, responsables de la moitié des décès. A savoir le staphylocoque doré, le bacille pyocyanique, le pneumocoque, E. coli et Klebsellia pneumoniae.

NOSO-502 contre les infections nosocomiales

Avec Enterobacter spp, les deux dernières bactéries constituent la cible de Nosopharm, une entreprise de biotechnologie française dédiée à la recherche et au développement de nouveaux médicaments anti-infectieux. Depuis quelques années, cette société innovante développe NOSO-502, un antibiotique first-in-class pour le traitement des infections nosocomiales. Ces maladies sont principalement causées par les entérobactéries multirésistantes, dont Escherichia coli, Klebsiella pneumoniae et Enterobacter spp. Premier candidat au stade clinique dans la nouvelle classe d’antibiotiques Odilorhabdines, NOSO-502 a été découvert par Nosopharm à partir des bactéries Xenorhabdus et Photorhabdus.

Des résultats positifs du développement préclinique

Ces agents pathogènes sous-explorés ont la capacité de produire des antimicrobiens très efficaces. Ils sont très bien placés pour combattre les maladies infectieuses, en particulier les infections nosocomiales. En juin dernier, Nosopharm a publié des résultats positifs du développement préclinique de son candidat-médicament NOSO-502. L’étude montre que le traitement inhibe le ribosome bactérien grâce à un nouveau mécanisme d’action contre les entérobactéries résistantes aux carbapénèmes. Ses résultats constituent un motif d’espoir pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui classe l’antibiorésistance comme l’une des principales menaces pour la santé publique.

Poursuivre le développement du programme jusqu’à la phase 1

En 2019, cette résistance aux antibiotiques a fait 1,27 million de morts, dont 59 % dus aux agents pathogènes à Gram négatif multirésistants. Depuis des décennies, l’OMS attend un nouveau traitement contre cette maladie silencieuse, en particulier un composé avec de nouveaux modes d’action. Nosopharm est proche de relever le double défi financier et scientifique qui sous-tend ce manque de remède. Mais le groupe pharmaceutique a un dernier palier à franchir. En effet, il doit finaliser le développement de l’antibiotique, sous réserve de recevoir l’autorisation réglementaire. En cas d’obtention de cette dernière, NOSO-502 pourra entrer en essais cliniques chez l’Homme.

Remaniement du conseil de surveillance

Pour mener à bien cette étape cruciale, l’entreprise de biotechnologie a remanié son conseil de surveillance en juillet dernier. Elle a notamment nommé Jacques Dumas à la présidence de l’organe, à la suite de Jacques Biton. Ce docteur en chimie organique de l’Université Paris VI bénéficie de 30 ans d’expérience en R&D. Il a co-inventé deux médicaments aujourd’hui sur le marché, Nexavar et Stivarga. Et surtout travaillé pour de grands groupes pharmaceutiques comme Tetraphase, Merck, AstraZeneca et Bayer Healthcare. Avec sa nouvelle équipe, Jacques Dumas devra mettre en place de nouveaux partenariats stratégiques avec des acteurs publics et privés et préparer le prochain tour de financement du groupe.


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