L’engagement de l’Afrique pour le renouvelable en question

Le continent souffre d’un manque d’investissement dans les énergies propres malgré son potentiel inégalé en la matière et la compétitivité des coûts, selon un nouveau rapport de l’organisation BloombergNEF.

La structure qui milite pour la transition vers des économies décarbonées relève en effet dans un document d’une trentaine de pages publié le 9 novembre dernier en marge de la COP 27 organisée en Égypte, un paradoxe préjudiciable pour l’environnement sur le continent africain.

Elle indique notamment que l’Afrique a échoué à investir convenablement dans les projets d’énergies vertes au cours de l’année écoulée. Les données mises en exergue font état de 2,6 milliards de dollars de capitaux déployés pour le solaire, l’éolienne, la géothermie et les autres sources d’énergie propre en 2021 en Afrique.

Soit 0,6% des 434 milliards de dollars mobilisés dans le renouvelable à travers le monde. Ce qui en fait selon BloombergNEF, le niveau d’engagement le plus bas de la région depuis 11 années.

« Niveau alarmant » 

Michael Bloomberg, envoyé spécial des Nations unies pour l’action climatique parle même d’un niveau alarmant qu’on ne saurait imputer à la crise du Coviénergies fossilesd-19. Il fait opportunément remarquer que les investissements dans ses énergies dites du futur ont progressé ailleurs de 9% entre 2020 et 2021 pour se situer à leur niveau le plus haut de l’histoire.

Cette situation est d’autant plus inquiétante pour l’Afrique qu’elle dispose d’un potentiel incontestable susceptible de contribuer efficacement à la transformation positive des sources d’énergie. Le soleil par exemple y est en abondance, mais l’énergie qui en découle n’est pas suffisamment exploitée, à en croire BloombergNEF.

Le cabinet basé à Londres déplore par ailleurs que seuls quelques États, dont l’Égypte, le Maroc et le Kenya, contribuent aux trois quarts des investissements dans les énergies vertes.

Besoin criant 

Le besoin de verdissement de l’économie n’a pourtant jamais été aussi criant. L’enjeu est bien évidemment de sauver la planète du péril dû aux énergies fossiles encore présentes dans 75% des sources d’énergie sur le continent. Il concerne aussi le progrès en général à l’heure où 564 millions de personnes restent privées d’électricité en Afrique. Soit 77% de la proportion mondiale.

BloombergNEF recommande par conséquent un changement de paradigme vis-à-vis des énergies vertes axé sur une meilleure volonté politique. Car, pointe-t-il, les coûts de financement desdits projets sont de moins en moins prohibitifs.

Il reste à voir ce qu’en diront les gouvernants africains qui voient davantage leur salut économique à travers le gaz et le pétrole.


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