Climat : le coup de gueule de Yoweri Museveni contre l’Occident

FILE PHOTO: Uganda's President Yoweri Museveni speaks during a Reuters interview at his farm in Kisozi settlement of Gomba district, in the Central Region of Uganda, January 16, 2022. Picture taken January 16, 2022. REUTERS/Abubaker Lubowa/File Photo

Le président ougandais a vilipendé mercredi 9 novembre, la démarche des pays du Nord consistant à critiquer l’exploitation par les Africains de leurs ressources naturelles pour des considérations climatiques.

C’est une sortie qui devrait retentir dans les enceintes cossues aménagées sur la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh dans le cadre de la COP 27. Une véritable volée de bois verts de la part de Yoweri Museveni contre l’Europe.

Le chef de l’État ougandais adepte du parler-franc qu’importe les qu’en-dira-t-on a dénoncé, mercredi 9 novembre dans un billet de blog, le deux poids deux mesures du Vieux continent sur la question climatique. Notamment le cas des combustibles fossiles réputés pour leur forte teneur en carbone dont le rejet est un des accélérateurs du changement climatique.

Pure des hypocrisies

Le dirigeant de 78 ans dont bientôt 36 passés au pouvoir, goûte très peu la propension des Européens à critiquer l’accès de l’Afrique à accéder à ses ressources naturelles fussent-elles polluantes, alors qu’ils n’hésitent pas à faire de même chez eux. « Nous n’accepterons pas une règle pour eux et une autre pour nous », a-t-il mis en garde, fustigeant la « pure des hypocrisies ». Il a par ailleurs indiqué que l’échec de l’Europe à atteindre ses objectifs climatiques ne devrait pas être le problème de l’Afrique.

Le continent africain est en effet pressé aussi bien par les organisations de préservation de l’environnement que par les gouvernants occidentaux de sortir des énergies fossiles afin de s’engager dans la transition énergétique, gage d’un avenir sans péril pour le climat. De nombreux pays ont ainsi proclamé lors de la Cop 26 à Glasgow, la fin du financement des fossiles au plus tard cette année.

Paradoxalement, ces énergies fossiles si décriées aident les nations développées à sortir de leur dépendance aux hydrocarbures russes. Moscou étant devenu un paria de la communauté internationale depuis le déclenchement de la guerre contre l’Ukraine.

Frustrations

Le gaz algérien et sénégalais – pour ne citer que ces deux États – est ainsi fortement convoité par de nombreux pays du nord depuis quelques mois. De quoi générer de la frustration chez les Africains qui ont à maintes reprises dénoncé ces derniers temps, une « injustice » à leur égard.

Il faut dire que le continent dont l’essentiel reste privé de l’accès à l’électricité par exemple, a d’autres priorités que de se préoccuper du climat. D’autant avec sa part minime de 3% de contribution dans les émissions globales de CO2.

Reste que le péril climatique est réel et l’Afrique en subit de plein fouet les effets.


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