La crise russo-ukrainienne, une mauvaise nouvelle pour le climat ?

La perspective d’un embargo international sur le pétrole et le gaz russe pourrait faire davantage grimper les prix déjà au sommet, à la pompe. Ce qui en rajouterait aux subventions très décriées des combustibles fossiles par les gouvernants.

Les scientifiques et autres acteurs du climat n’ont pas fini de se plaindre du rebond des subventions financières des combustibles fossiles en 2021 après une année précédente de baisse due au Covid que la situation pourrait connaître très prochainement une nouvelle flambée. En cause, la guerre déclenchée en Ukraine par la Russie.

Cette dernière pourrait se voir très bientôt priver des 36% de ses recettes à l’exportation fortement tributaires du pétrole et du gaz, avec des sanctions encore à l’étude aux États-Unis et en Europe. Ce n’est encore qu’une hypothèse – quoique de plus en plus probable – pour l’instant. Mais l’onde de choc d’une telle mesure se ressent d’ores et déjà sur le marché pétrolier entre autres.

Montée du prix du brut

La perspective que les États-Unis, plus grand consommateur de pétrole au monde, puisse se détourner du pétrole russe dans un horizon proche, effraie le marché et le prix en prend coup. Celui du Brent a notamment dépassé les 132 dollars le baril ce mardi. Avec des projections on ne peut plus sombres pour l’avenir. Les analystes du cabinet de conseil Rystad Energy basé en Norvège et cité par Reuters, prévoient une montée à 200 dollars le baril si la situation russo-ukrainienne en reste là. Comble du cynisme ou du réalisme, le vice-Premier ministre russe Alexander Novak voit lui, une hausse à 300 dollars le baril à terme.

Car le désengagement international de l’or noir russe contribuera à une exacerbation de la raréfaction du produit sur le marché. D’autant que l’espoir d’un retour du brut iranien à court terme reste hypothétique à cause du blocage des pourparlers sur le nucléaire entre Téhéran et la communauté internationale.

Subvention à tout va

Dans ces conditions, et face à la hausse des prix à la pompe, les gouvernants à travers le monde se verront contraints de procéder à des subventions. Afin de prévenir le mécontentement ambiant au sein de leur opinion publique. Le Japon, la Suède, le Royaume-Uni, la France, l’Italie, l’Allemagne, l’Espagne ont ainsi tous déjà fait sauter les taxes en place sur l’essence et les autres combustibles fossiles ou le cas échéant, réfléchissent à le faire.

De quoi faire reculer le mince espoir d’une décarbonation de l’économie existant. La lutte pour la préservation du climat se meurt. Au grand des activistes.


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