France : les partisans de la décroissance se font entendre

Le concept visant à rompre avec l’obsession de la croissance économique à tout prix au profit d’un modèle de développement en harmonie avec la planète, agite à nouveau les débats politiques en France. Simple effet de mode ou réelle prise de conscience ?

Il y a celles qui comme l’ancienne ministre écologique Delphine Batho le revendiquent. Et d’autres à l’instar de Sandrine Rousseau ou de Jean-Luc Mélenchon, qui l’évoquent en des termes à peine voilés. Mais une chose est certaine : la décroissance est à nouveau présente dans les discours des différentes figures politiques françaises.

Pour les partisans de ce concept aussi vieux que les alertes sur le péril climatique, l’heure est venue de changer de modèle de développement. Car au-delà des ressources terrestres inépuisables, le tout-économique fondé sur le culte excessif de la croissance emprunté par l’humanité ne laisse pas la planète indemne. Le réchauffement climatique, conséquence de l’activité humaine, en est une illustration. Il convient donc de casser cette dynamique dès maintenant, quitte à opérer un virage à 180 degrés.

L’écologie au centre

Il s’agit pour les adeptes de la décroissance de déterminer les besoins effectivement nécessaires à la survie de l’humanité et d’en adapter les réalisations à la planète. Besoins effectivement nécessaires, car il est clair que l’espèce humaine enivrée par le capitalisme s’illustre de plus en plus dans nombre de domaines, à travers une surconsommation qui met en péril sa propre existence. Les rapports successifs et aussi catastrophiques les uns que les autres de la part des défenseurs de l’environnement mettent en lumière cette réalité criante. Le dernier en date émanant du Giec pointe un dérèglement climatique en accélération.

La décroissance viserait donc à casser cette dynamique catastrophique en mettant l’écologie au centre de toute action humaine. Cela devrait inévitablement passer par une refonte des secteurs d’activités les plus polluants et un usage des ressources plus responsables. De telle sorte que le moindre abus soit proportionnellement sanctionné.

Un long chemin à parcourir

Delphine Batho est la principale personnalité à embrasser la décroissance, mais le concept n’irradie pas moins la sphère politique, surtout celle de gauche, en perspective de la prochaine présidentielle. À tel point qu’il serait tentant de se demander si cette fièvre écologiste ne va pas faire (encore) long feu. D’autant que les résistances à cette théorie restent fortes, entre ceux qui l’opposent à la modernité et les autres qui l’estiment incapable de contribuer efficacement à la réduction de la pauvreté.


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