La multinationale française a essuyé lundi 12 avril, une nouvelle charge de la part de deux ONG qui l’accusent de vouloir détruire la planète avec son massif projet pétrolier en Ouganda.
Les mots sont durs, sans équivoque et traduisent une certaine exaspération. Ce lundi 12 avril, les ONG Survie et les Amis de la Terre s’en sont une nouvelle fois prises à Total, l’accusant tour à tour d’acte « climaticide » et de faire du « greenwashing ». En cause, un projet nourrit depuis plusieurs années par le géant pétrolier en Ouganda en collaboration avec la firme chinoise CNOOC et dont les accords ont été signés 24 h plus tôt. Lasses de l’attitude de Total et des autorités concernées, qui restent manifestement sourds à leurs appels, les deux associations françaises de défense de l’environnement ont enfoncé le clou lundi. L’entreprise est notamment accusée de manquer d’égard envers les populations qui pourraient être impactées par son projet. Total serait préoccupé seulement par son image qu’il s’emploie à ripoliner à coups de communication dans les médias, selon les ONG.
Un projet titanesque
Le projet objet de la colère de Survie et des Amis de la Terre est nommé Tilenga. Il implique en réalité deux pays de l’Afrique de l’Est à savoir : la Tanzanie et l’Ouganda. Mais ce dernier est le principal concerné, puisque l’oléoduc décrié doit être construit sur son sol, dans la zone du lac Albert afin d’aider à l’acheminement de 200 000 barils de pétrole brut par jour vers la ville ougandaise de Tanga. Pour ce faire, Total et les autres compagnies associées devraient forer au total 419 puits. Le coût de ce projet faramineux est estimé à 3,5 milliards de dollars.
Selon les associations protestataires, la multinationale aurait manqué à ses obligations au titre de la législation française sur le devoir de vigilance des entreprises. Selon elles, Tilenga fait courir sur les populations environnantes, de multiples risques environnementaux, car étant une région réputée pour ses espèces animales protégées.
Affaire judiciaire
L’affaire portée en justice depuis 2019 a déjà connu deux décisions (en instance et en appel), toutes favorables à Total. La justice française estime en effet qu’il s’agit d’un litige commercial. Un jugement contesté par les ONG, qui devraient très prochainement se pourvoir en cassation. Du côté de la multinationale, on estime avoir tout fait dans les règles.
Le géant pétrolier et gazier très présent Afrique suscite régulièrement la polémique pour sa vénalité présumée au détriment des populations impactées par ses actions.
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