Les acteurs de la plus célèbre des cryptomonnaies multiplient les pistes alternatives pour un système de minage non polluant. Les promesses semblent mirifiques, mais le chemin pour y parvenir beaucoup moins.
Les cryptomonnaies ont beau évoluer à la marge du système monétaire traditionnel, elles ne sont pas moins soumises au défi climatique. Surtout depuis mai et la sortie d’Elon Musk sur le bitcoin. Alors qu’il y avait investi 1,5 milliard de dollars quelques mois plus tôt, le patron de Tesla avait annoncé à la surprise générale son intention d’abandonner la plus connue des monnaies virtuelles à cause de son système de création (minage dans le jargon consacré) beaucoup trop polluant.
Système énergivore
Le timing de la sortie du fantasque milliardaire américain peut interroger. Mais elle n’en demeure pas moins pertinente. Les conséquences du minage des cryptomonnaies documentées par diverses études sont dévastatrices pour le climat. En effet, l’inscription d’un bitcoin dans la blockchain, système décentralisé et sécurisé qui enregistre chaque opération autour de la cryptomonnaie, nécessite de résoudre une équation d’une extrême complexité grâce à des ordinateurs. Pas le HP du coin, mais de puissantes machines très énergivores. D’où le recours à l’énergie fossile pour les alimenter. Et cela explique pourquoi près de la moitié du volume total des cryptomonnaies en circulation aujourd’hui provient de la Chine où le rapport au charbon est encore sans contrainte. À titre d’exemple, la dernière génération de machines de minage requiert 28 470 kWh de consommation électrique annuelle. Quand on sait qu’il en faut des centaines pour miner les cryptomonnaies, l’empreinte carbone peut très vite flamber.
Le prix à payer pour des cryptomonnaies écologiques
Même si les données varient selon les sources, la consommation en énergie du bitcoin peut parfois dépasser celle de tout un pays. Les Pays-Bas ont par exemple consommé 109 TWh en 2020 selon IndexMundi, quand le bitcoin en consommait jusqu’à 115 TWh. Trop énergivore, estiment les observateurs. Mais la transition vers des monnaies virtuelles vertes n’est pas simple. Les solutions explorées jusqu’ici ne sont pas satisfaisantes pour les acteurs. C’est le cas de la « preuve d’enjeu » par opposition à la traditionnelle « preuve de travail » requise après résolution de l’équation mathématique précédant la création d’une nouvelle page dans la blockchain. Ce système alternatif qui privilégie les acteurs aux gros portefeuilles est encore trop opaque pour séduire l’univers des cryptomonnaies malgré sa consommation moindre en électricité.
La réflexion pour une monnaie virtuelle verte se poursuit.
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