Esther Duflo, Prix Nobel d’économie, appelle à taxer les 3 000 personnes les plus riches de la planète pour aider les plus pauvres à s’adapter au changement climatique. Cet impôt générerait environ 250 milliards de dollars et permettrait de réduire les inégalités dans le monde.
Le changement climatique s’accentue depuis quelques années. On note notamment la hausse des températures et la multiplication des inondations. Ces situations extrêmes impactent négativement la planète ainsi que ses habitants. Mais elles ne touchent pas de la même manière les pays riches et les pays pauvres. Tandis que les uns ont les moyens d’atténuer ses effets, les autres ne peuvent que la subir de plein fouet.
Pour Esther Duflo, les plus gros pollueurs doivent être les plus gros payeurs
De plus, la lutte contre les conséquences du changement ne se fait pas équitablement. En effet, les plus gros pollueurs ne participent pas toujours à la hauteur des dommages qu’ils causent à la planète et aux populations. Principalement les pays du G20 qui génèrent la moitié des émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le monde. Ces Etats riches devraient assumer davantage le coût de la crise climatique et environnementale.
Taxer les plus grosses fortunes au monde
En plus de faire payer davantage ces Etats pollueurs, certaines voix appellent à cibler les plus personnes les plus riches. C’est l’idée que répand Esther Duflo, Prix Nobel d’économie en 2019. L’économiste franco-américaine estime qu’un impôt sur ces grosses fortunes constituerait une compensation pour les citoyens les plus démunis du monde et les aiderait à s’adapter au changement climatique.
A hauteur de 2 % de leur fortune
La Professeure d’économie au Massachusetts Institute of Technology et au Collège de France a fait cette proposition aux ministres des finances du G20 lors de leur réunion à Washington, le mercredi 17 avril dernier. Elle souhaite que les gouvernements taxent les 3 000 personnes les plus riches de la planète à 2 % de leur fortune. Elle réclame aussi l’augmentation de la taxe minimale sur les multinationales aujourd’hui fixée à 15 %.
Esther Duflo estime le montant des impôts à 250 milliards de dollars
Selon ses estimations, cet impôt permettrait de lever environ 250 milliards de dollars chaque année. Esther Duflo juge sa proposition d’autant pertinente que le fonds pertes et dommages voté à la COP28 a reçu jusque-là 700 millions de dollars. C’est peu pour pouvoir aider les populations les plus vulnérables à s’adapter au changement climatique.
La proposition d’Esther Duflo similaire à celle du Brésil au G20
L’économiste regrette que les pays riches ne veuillent pas prendre leurs responsabilités en instaurant des contributions forcées. Si rien n’est fait, prévient Esther Duflo, l’élévation des températures causera six millions de morts en plus par an d’ici à 2100. Notons que la proposition de la chercheuse rejoint celle de la présidence brésilienne du G20, qui veut mettre en place un impôt international sur les plus grosses fortunes pour lutter contre les inégalités.
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