Les infections nosocomiales, ces infections contractées lors d’un séjour à l’hôpital, constituent un problème de santé publique majeur. La Banque mondiale et l’ONG WaterAid ont mené une étude pour évaluer leur coût humain et financier exact en Afrique subsaharienne, une région où les mesures d’hygiène dans les centres de santé restent insuffisantes.
La Banque mondiale et Wateraid, une ONG internationale travaillant sur l’eau, l’assainissement et l’hygiène, viennent de publier un rapport sur le coût économique et humain des infections nosocomiales (IN) en Afrique subsaharienne. En particulier dans sept pays que sont le Nigeria, le Ghana, le Mali, l’Éthiopie, le Malawi, l’Ouganda et la Zambie.
Les infections nosocomiales parfois mortelles
Pour rappel, les infections nosocomiales sont des infections contractées dans les hôpitaux. Elles se transmettent de patient à patient par manque de mesures d’hygiène lors des soins médicaux ou pendant la convalescence. Les IN les plus fréquentes sont la septicémie et la pneumonie, qui peuvent parfois être mortelles. Elles seraient responsables de plus de 800 000 décès dans le monde chaque année, dont 4 000 en France. Et combien de victimes en Afrique ?
300 000 décès et 8,4 milliards de dollars de dépenses en 2022
Selon le rapport de la Banque mondiale et de Wateraid, publié à l’occasion de la Journée mondiale de la santé, les infections nosocomiales ont fait environ 300 000 décès dans les sept pays étudiés, pour plus de 2,6 milliards de cas signalés. Soit près de la moitié du total des victimes dans le monde. Au niveau économique, les dépenses liées au traitement des infections nosocomiales s’élèvent à 8,4 milliards de dollars par an.
Des infections infections nosocomiales très résistantes aux antibiotiques
Ce montant représente entre 2,5 % et 10,9 % des budgets de santé et entre 0,4 % et 2,9 % du produit intérieur brut (PIB) annuel des sept pays concernés. Pour des Etats pauvres ou en voie de développement, c’est très important. Mais ce n’est pas le seul problème. Il faut aussi composer avec la hausse de la résistance des infections nosocomiales aux antibiotiques. Considérée par l’OMS comme l’une des principales menaces pour la santé publique, l’antibiorésistance est responsable de plus d’un million de décès dans le monde chaque année.
La Banque mondiale et Wateraid font des propositions
En Afrique subsaharienne, la montée de l’antibiorésistance implique une augmentation des coûts de traitement en raison d’une durée d’hospitalisation plus longue. Pour enrayer ce fléau et réduire les infections nosocomiales, la Banque mondiale et Wateraid préconisent de mettre en place des services d’eau, d’assainissement et d’hygiène (EAH) et de financer proprement la gestion des déchets ainsi que le nettoyage de l’environnement hospitalier.
Des mesures en attendant un potentiel vaccin
Ces mesures de prévention sont indispensables pour protéger les patients. Mais c’est tout ce qu’on peut faire actuellement, en attendant le développement d’un traitement efficace. Plusieurs recherches scientifiques sont en cours pour produire un remède contre les infections nosocomiales et leur résistance aux antimicrobiens. Parmi les projets les plus avancés, se trouve celui de Nosopharm, une entreprise de biotechnologie française.
Nosopharm prépare un antibiotique first-in-class efficace à 100%
Cette startup a conçu Noso-502, un antibiotique first-in-class contre les agents pathogènes à gram, responsables des infections nosocomiales. Ce vaccin cible en priorité Escherichia coli, Klebsiella pneumoniae, Enterobacter spp et staphylococcus aureus, qui possèdent les souches les plus virulentes. Une étude de laboratoire relève une efficacité totale de Noso-502. Fort de ce résultat Nosopharm amorce la phase des essais cliniques chez l’Homme. S’il atteint ses objectifs, le groupe résoudrait un problème de santé publique mondial.
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