Le Conseil consultatif scientifique européen sur le changement climatique appelle les Vingt-Sept à dépasser les déclarations d’intention par rapport aux objectifs d’élimination des combustibles fossiles.
Les professions de foi et autres engagements solennels, c’est bien. Mais c’est encore mieux de travailler à traduire en actes concerts. D’autant plus lorsqu’il s’agit d’une problématique aussi pressante que celle du climat.
C’est ce qu’il faut comprendre de la sortie du Conseil consultatif scientifique européen sur le changement climatique., ce jeudi 18 janvier 2024 à travers un nouveau rapport.
L’organe chargé, comme son nom l’indique, de fournir des conseils scientifiques et techniques sur les questions liées au changement climatique à l’Union européenne suggère au groupe des Vingt-Sept, une refonte de sa politique énergétique afin de parvenir à l’atteinte des objectifs climatiques.
Subventions aux fossiles
Cela concerne notamment la sortie des énergies fossiles. Un objectif primordial pour la sauvegarde du climat à en croire le consensus scientifique, et dont la réalisation passe par la neutralité carbone prévue en 2050 au sein de l’Union européenne (UE).
Aussi ambitieux qu’il puisse paraître, cette échéance ne restera que lettre morte, sans des réformes conséquentes. « L’UE a besoin de réduire drastiquement l’utilisation des énergies fossiles, et de presque totalement abandonner l’utilisation du charbon et du gaz fossile dans la production publique d’électricité et de chaleur d’ici 2040« , selon les conseillers en climatologie.
Ces derniers appellent également les pays concernés à mettre fin aux subventions aux énergies fossiles et à réorienter ces dépenses vers des actions ciblées pour aider les ménages vulnérables.
De l’ambition, mais…
Ce plaidoyer intervient alors que l’Europe a mis la main à la poche ces derniers mois afin de minimiser les effets de la crise énergétique due à la guerre russo-ukrainienne sur les ménages.
Le montant lié à ces subventions est ainsi estimé à 120 milliards d’euros (130,57 milliards de dollars) en 2022, selon des chiffres cités par l’agence de presse Reuters.
Parallèlement, l’UE, un des principaux acteurs pour l’adoption d’un accord en faveur de l’abandon des fossiles à la dernière COP28 à Dubaï, peut s’enorgueillir de figurer parmi les bons élèves en matière de politique climatique.
Les conseillers climatiques estiment toutefois qu’il faudra œuvrer à traduire cela dans la pratique. Notamment en ciblant des secteurs comme l’agriculture, où les acteurs résistent encore beaucoup à se désengager des sources d’énergies polluantes. Il reste pour l’Europe à se mettre au pas.
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