L’ONU a adopté, le mercredi 22 mars, un Programme mondial d’action pour l’eau. Ce plan vise à renforcer la place de cette ressource en tant que droit humain fondamental et à en assurer l’accès partout dans le monde.
Les Nations Unies ont organisé, du 22 au 24 mars 2023, à leur siège à New York, une Conférence mondiale sur l’eau. Une première depuis 1977. Ce qui témoigne de l’urgence de la question. Les experts du Giec relèvent qu’environ la moitié de la population mondiale fait face à une pénurie d’eau pendant au moins une partie de l’année. Aussi, ils comptent plus de 2 milliards de personnes privées d’une eau potable sûre ou sans accès à des services d’assainissement sûrs.
Conflits, mouvements migratoires massifs, insécurité alimentaire…
Cette rareté de la ressource d’eau risque de s’aggraver dans les prochaines années alors que le réchauffement climatique s’intensifie et que seulement 3% des eaux sont douces à travers la planète. On craint ainsi une accentuation des problèmes actuels. A savoir les conflits liés à l’eau, les mouvements migratoires, la désertification des zones boisées, l’insécurité alimentaire et les maladies d’origine hydrique (choléra, dysenterie, typhoïde, etc.). Face à un tel tableau, il fallait impérativement agir.
Pas de développement durable sans une meilleure gestion de l’eau
C’est d’ailleurs l’appel du secrétaire général des Nations Unies, lors de la Conférence mondiale sur l’eau. Antonio Guterres a dit regretter la « surconsommation vampirique » de l’Humanité, qui met en péril la ressource d’eau. Il a appelé à « changer de cap » dans la gestion de ce « bien commun précieux » sans lequel « « Il ne peut y avoir de développement durable ». Le Portugais a aussi plaidé pour un renouvellement de l’« engagement au service de notre avenir commun » et pour le placement de l’eau « au centre de l’agenda politique mondial ». Message reçu cinq sur cinq par les Etats membres de l’ONU, qui ont adopté un programme mondial d’action pour l’eau.
Près de 700 engagements inclus dans ce programme
Potentiellement doté d’une enveloppe de 300 milliards de dollars, ce plan vise à accélérer les actions pour garantir l’accès de tous à l’eau potable et à l’assainissement et pour assurer une gestion durable de la ressource. Il contient près de 700 engagements, dont la réduction des pressions sur le système hydrologique et la mise en place de politiques intégrées et intelligentes pour une coopération renforcée. Autre engagement pris, le développement de nouveaux systèmes alimentaires alternatifs pour réduire l’utilisation non durable de l’eau dans la production alimentaire et l’agriculture.
Vers la désignation d’un envoyé spécial de l’ONU pour l’eau
Notons en outre la conception et la mise en œuvre d’un nouveau système mondial d’information sur l’eau pour guider les plans et les priorités d’ici 2030. Par ailleurs, les pays promettent de recenser les ressources disponibles sur leurs territoires et d’éduquer les populations sur la place de l’eau dans le développement durable. Pour donner plus d’impulsion à leurs engagements, ils réclament la désignation d’un envoyé spécial de l’ONU pour l’eau. Objectif : faire progresser la proéminence de la sécurité de l’eau, l’un des points prioritaires des Objectifs de développement durable (ODD).
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