La justice française cherche à savoir si les engagements climatiques du géant pétrogazier sont en adéquation avec ses actions alors qu’il refuse de renoncer aux combustibles fossiles.
TotalEnergies bientôt mis face à ses responsabilités en matière de promesses non tenues en matière de préservation climat ? C’est en tout cas ce que souhaitent ses détracteurs, dont une coalition d’ONG actives dans le domaine climatique comprenant Wild Legal, Sea Shepherd France et Darwin Climax Coalitions.
Les trois organisations espèrent que non seulement la firme pétrogazière sera contrainte de respecter ses engagements, mais qu’elle devra également pâtir de toutes ces années de promesses mirobolantes sans lendemain. Car ces ONG en sont certaines : Total est coupable d’avoir menti au public sur la question.
Le pétrole, toujours le pétrole
C’est le cas du forage pétrolier de plus de 400 puits en gestation en Ouganda plus précisément à Tilenga. Un autre projet baptisé EACOP doit également relier ce pays d’Afrique de l’Est à son voisin de la Tanzanie. Au grand dam des communautés locales et des militants de l’environnement qui crient à une menace pour les aires protégées de la région et l’environnement en général.
Parallèlement, TotalEnergies brandit un objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050 tout en se portant garant de la fourniture du gaz et du pétrole, ressources d’autant plus précieuses à l’aune de la guerre russo-ukrainienne.
Tromperie et mensonge
Ce sont autant d’actes qui devraient valoir à l’énergéticien français, à en croire les ONG suscitées, une action judiciaire pour « pratiques commerciales trompeuses » ou greenwashing, selon un terme anglo-saxon. Elles ont à cet effet déposé en octobre 2020, une plainte au pénal. D’où l’enquête ouverte par le parquet de Nanterre.
Les investigations en cours d’achèvement selon Mediapart qui a donné l’information le 26 janvier dernier, pourraient ouvrir la voie à un procès. Ce qui serait une première dans l’Hexagone.
«Quand on est pétrolier ou gazier et qu’on communique à tout va sur des engagements climatiques non fondés scientifiquement selon nous, la réponse judiciaire est là», pointe Clara Gonzales, une juriste de Greenpeace auprès de Libération.
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