Ultra-riches : les pyromanes du climat

Un nouveau rapport pointe l’impact disproportionné des plus grandes fortunes sur la crise climatique, principalement à travers leur mode de vie.

À l’approche de la COP30 prévue au Brésil – considérée par le président brésilien Lula comme « notre ultime chance d’éviter une fracture irréversible du système climatique » –, Oxfam publie une nouvelle analyse alarmante sur la responsabilité climatique des ultra-riches.

Intitulé « Main basse sur le climat : comment une poignée de puissant·es précipitent le monde vers la catastrophe« , ce document dévoilé le 29 octobre dernier, met en avant la montée vertigineuse des disparités en matière d’émissions de gaz à effet de serre.

« Il est clairement établi que les pays riches sont responsables des émissions historiques de carbone qui ont entraîné une hausse des températures mondiales, mais les personnes les plus riches de la planète, où qu’elles vivent, ont elles aussi largement contribué à cet héritage dangereux », indique le document.

En effet, une personne appartenant aux 0,1% les plus riches émet plus de 800 kg de CO2 par jour, soit plus en un jour qu’une personne des 50% les plus pauvres en une année entière. Le résultat des modes de vie – déplacement, consommation, investissements, entre autres –  pas du tout compatibles avec l’urgence climatique.

Un mode de vie hors norme

Ce train de vie intègre vols privés, croisières sur yachts et achats somptuaires aux quatre coins du monde. Au-delà de leur consommation personnelle, l’étude souligne l’impact considérable des investissements des ultra-riches.

En 2024, les portefeuilles financiers de 308 milliardaires étaient responsables de 586 millions de tonnes de CO₂, dépassant les émissions cumulées de 118 États. Si ces 308 individus formaient une nation, ils se placeraient au 15e rang des pays les plus pollueurs de la planète.

Plus préoccupant encore, près de 60% des investissements des milliardaires concernent des « secteurs à fort impact climatique » comme l’exploitation minière ou les entreprises pétrolières et gazières.

Une influence politique écrasante

« Certains de ces milliardaires peuvent s’acheter des médias et vont influencer l’agenda politique. On voit dans la majorité des cas que ces milliardaires tirent leur richesse, dans 60% des cas, de secteurs à fort impact climatique. Pour maintenir leurs intérêts, ils vont faire du lobby auprès des décideurs politiques pour ne pas que la cause climatique avance, notamment en faisant de la désinformation climatique via leurs médias », écrit Oxfam.

Au total, depuis 1990, la part des émissions des 1% les plus riches a augmenté de 13%, celle des 0,1% les plus riches de 32%, tandis que celle des 50% les plus pauvres a diminué de 3%. Les conséquences de cette situation sont dramatiques pour les plus défavorisés.

Les émissions excessives des 1% les plus riches ont engendré des pertes de récoltes qui auraient pu nourrir 14,5 millions de personnes chaque année. Les émissions imputables aux 1% les plus riches sur la seule année 2019 causeront 1,3 million de décès liés à la chaleur au cours du siècle prochain.


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