Le Brésil est dans le collimateur des défenseurs de l’environnement pour avoir donné son feu vert à l’ouverture d’un chantier controversé d’exploration pétrolière dans une zone maritime particulièrement sensible, située non loin de l’estuaire de l’Amazone.
« Une erreur historique ». C’est ainsi que l’Observatoire du Climat, un collectif regroupant plusieurs ONG environnementales, qualifie la décision brésilienne d’autoriser une exploration pétrolière dans la Marge Équatoriale.
Située au large de la côte nord du Brésil, couvrant environ 1 million de km² le long de la ligne de l’Équateur, cette vaste région maritime est une zone écologique stratégique, riche en biodiversité, en écosystèmes fragiles et en services essentiels pour les populations locales.
Autant de caractéristiques qui rendent sa préservation cruciale à la fois pour l’environnement et pour les moyens de subsistance de millions de personnes. Pourtant, depuis le 21 octobre, le géant énergétique national Petrobas est autorisé à commencer des forages exploratoires sur place.
Cette phase de prospection, prévue sur cinq mois, doit permettre, selon l’Institut Brésilien de l’Environnement et des Ressources Naturelles Renouvelables (IBAMA), d’évaluer le potentiel en hydrocarbures et la faisabilité d’une exploitation à grande échelle.
Les contradictions de Lula exposées au grand jour
Pour de nombreux observateurs, cette décision met en lumière les contradictions flagrantes du président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, qui s’est positionné sur la scène internationale comme un défenseur acharné de l’environnement et un leader dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Il s’agit d’après l’Observatoire du Climat, d’un sabotage délibéré de la COP30, prévu fin novembre à Belém. Le Réseau Action Climat ne cache pas non plus son amertume face à ce qu’il qualifie « d’ambivalence inacceptable du Brésil sur la question des énergies fossiles. »
« C’est une contradiction qui fragilise la confiance internationale et compromet le rôle que le Brésil pourrait avoir en se positionnant comme référence sur les sujets de justice environnementale », cingle Mariana Andrade, coordinatrice du front des océans pour l’ONG, citée par RFI.
Un recours judiciaire annoncé
Bien que le chef de l’État brésilien assure que les revenus issus de ce projet seront consacrés à accélérer la transition du pays vers des énergies plus propres, nombreux sont ceux qui restent sceptiques quant à la réalité de cette promesse.
« C’est comme prétendre soigner un cancer en fumant davantage de cigarettes, » ironise un militant écologiste cité par France 24. La véritable transition énergétique exige justement de laisser ces ressources fossiles dans le sol, pas de les extraire. »
« Cette hypocrisie ne peut plus durer« , déclare de son côté un porte-parole de Greenpeace Brésil, alors qu’une bataille judiciaire s’annonce. L’Observatoire du Climat, déterminé à entraver cette initiative, annonce vouloir mobiliser tous les recours judiciaires disponibles pour obtenir l’annulation de l’autorisation.

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