Le don de lait maternel en situation critique en Île-de-France

La plus grande région du nord de la France peine à couvrir les besoins en lait maternel des nouveau-nés, alors que ces deniers naissent de plus en plus prématurément.

Faudrait-il ouvrir un nouveau lactarium en Île-de-France ? La question revient avec acuité au sein du personnel politique de la région, notamment à la mairie de Paris dirigé par l’édile socialiste Anne Hidalgo. Emmené par des élus du parti Les Républicains (LR), le groupe d’opposition Union capitale insiste à cet effet.

Il a en effet formulé début novembre, un vœu dans ce sens en marge du dernier Conseil, comme relevé par le journal Le Parisien. En cause, le déficit croissant de lait maternel pour les bébés nés prématurément ou dont les mères sont incapables d’allaiter pour diverses raisons.

Les chiffres sont parlants : chaque année, environ 3 000 nouveau-nés prématurés dépendent de ce précieux liquide pour leur survie et leur développement. Le système digestif immature de ces « bouts de chou » fragiles ne leur permettant pas de supporter d’autres alternatives nutritionnelles.

La situation aurait pu être bien moins préoccupante si le lactarium de l’hôpital Necker situé dans le 15e arrondissement n’était pas en proie à quelques défis.

Un système sous tension

La Dre Virginie Rigourd, responsable de la structure depuis 2002, citée par Le Parisien, évoque des contraintes matérielles et humaines limitant drastiquement les capacités de traitement. « Certains jours, nous ne pouvons pasteuriser que 20 litres de lait, alors que notre capacité optimale serait de 70 litres« , déplore-t-elle.

Pire, Rigourd dit attendre depuis deux ans, une chambre froide destinée au stockage du lait. Cela souligne les défis de cet établissement unique pour toute la région francilienne en termes d’investissement. Le potentiel de don existe pourtant, à en croire Camille.

Pour cette habitante du Vésinet dans les Yvelines, interrogée par Le Parisien, la situation en Île-de-France résulte davantage d’obstacles pratiques et de manque d’information.

« C’est un dispositif qui demeure contraignant dans son quotidien, nuance la maman. En termes d’hygiène, il y a tout un protocole à respecter, tout doit être stérilisé. À la différence du don du sang, là, c’est à toi de t’occuper de tout », argue-t-elle dans les colonnes du journal francilien.

Un débat à trancher

De quoi mettre en perspective la nécessité d’un second lactarium ? « Il y a un véritable gâchis, avec d’un côté des femmes confrontées à une surproduction de lait, et de l’autre des nourrissons qui en ont un besoin vital« , argumente Vincent Baladi, conseiller LR de Paris et un des initiateurs du vœu présenté au Conseil.

Cependant, son plaidoyer ne convainc pas Dre Rigourd, qui préconise plutôt une optimisation des moyens existants. « Il n’y a aucun intérêt à créer un second lactarium alors qu’il y en a déjà un qui fonctionne« , affirme-t-elle au Parisien.

Il faudra en tout cas trouver le juste milieu face à ces milliers de bébés privés chaque année du précieux liquide en Île-de-France.


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