Des participants à Conférence de l’ONU sur le climat en cours en Azerbaïdjan recommandent l’instauration d’une taxe appliquée au secteur de la cryptomonnaie pour les besoins de financement de la lutte contre le réchauffement.
A l’heure où le manque de ressources continue d’entraver les efforts de préservation du climat de même que la transition écologique indispensable à une planète plus saine, des pistes de solution émergent. La COP 29, tribune propice à ce genre de réflexion, a ainsi vu émerger une proposition, jeudi 14 novembre.
Les participants actuellement réunis dans la capitale azerbaïdjanaise de Bakou, ont en effet émis l’idée de l’instauration d’une taxe appliquée à l’industrie des cryptomonnaies, se fondant notamment sur les conclusions d’un rapport réalisé en amont de ce grand raout climatique.
Cette perspective inscrite dans le cadre des « solidarity levies » (prélèvements solidaires, en français) – contributions issues des secteurs ayant un impact significatif sur la planète – vise à faire du secteur des monnaies numériques, un contributeur davantage responsable pour le climat.
Car si les cryptomonnaies se posent en alternative viable au secteur financier classique, elles n’en demeurent pas moins voraces en termes d’énergie. Le processus de leur sécurisation connu sous le terme de « minage » requiert une quantité d’électricité colossale, bien souvent équivalente à celle de certains pays.
Le mauvais bilan carbone des cryptos
C’est au-delà de la consommation énergétique annuelle des pays comme la Norvège ou l’Argentine. Des besoins que seules les sources d’énergies fossiles sont à même de fournir en ce moment. Avec pour conséquence, d’importantes émissions de gaz à effet de serre.
Le projet de taxe porté par la Barbade, la France et le Kenya, prévoit deux options : soit la taxation directe des transactions en cryptomonnaies, soit la taxation de leur consommation électrique, à raison de 0,045 dollar par kWh.
Une coalition mondiale en expansion
Cette dernière approche pourrait générer à elle seule 5,2 milliards de dollars annuels, selon les estimations du FMI. Ces revenus, intégrés dans un cadre de prélèvements solidaires plus large, pourraient financer des initiatives comme l’adaptation au changement climatique dans les pays en développement, la transition énergétique ou encore la reforestation.
Reste à faire naître un large consensus autour de ce projet. Car si l’initiative suscite l’adhésion de l’Union européenne et de l’Union africaine notamment, elle est loin de faire l’unanimité.
Certaines voix craignent en effet qu’une telle mesure ne décourage l’innovation numérique dont l’industrie des monnaies virtuelles fait partie intégrante. L’idée intervient dans un contexte où le cours du Bitcoin frôle des records, dopé par le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis. Lui qui promet de desserrer l’étau réglementaire autour de cette industrie.
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