Aux États-Unis, les banques sous pression pour mieux gérer les risques climatiques

L’organisme américain de réglementation bancaire estime que le système reste très peu au fait des implications du changement climatique sur ses propres activités.

Peut beaucoup mieux faire. Telle est la mention adressée au secteur bancaire outre-Atlantique par Bureau du contrôleur de la monnaie (Office of the Comptroller of the Currency ou OCC en anglais).

Selon des sources anonymes citées par Reuters, cette structure américaine chargée de la régulation et de la supervision des banques commerciales au niveau fédéral, l’aurait ainsi fait savoir aux dirigeants bancaires, dans une lettre.

Ce document qui fait suite à une revue réalisée en 2023 par l’OCC sur 22 grandes banques à propos de leur gestion de l’enjeu climatique, aurait révélé de nombreuses insuffisances dans l’évaluation des risques liés aux aléas climatiques et les ripostes adaptées.

Un constat inquiétant

Selon l’agence gouvernementale, les banques n’ont qu’une compréhension partielle et fragmentaire des dangers financiers posés par le réchauffement planétaire. De quoi inquiéter certains acteurs du système sur les conséquences potentielles de cet état de fait.

Avec l’énormité des sommes en jeu dans le système bancaire international – entre actifs financiers et autres portefeuilles de prêts –, les contrecoups d’une manifestation climatique comme les catastrophes naturelles par exemple pourraient être dévastateurs pour la stabilité de la finance.

Car les signaux d’alerte sont de plus en plus nombreux. Autant de la part des scientifiques que des acteurs de la préservation du climat. Cela se voit par ailleurs désormais presque au quotidien, avec des inondations, des cyclones, la canicule, d’une intensité sans cesse grande.

Plus surprenant encore, l’agence Reuters révèle que certains dirigeants s’interrogent encore sur l’urgence à considérer le dérèglement climatique comme une menace systémique immédiate pour la stabilité du secteur bancaire.

L’espoir d’une action conséquente

Pour ces acteurs, le fléau climatique résulterait d’un processus évolutif sur le long terme, à l’inverse par exemple d’une récession dont le choc macroéconomique s’avère brutal et systématique. C’est dire le fossé ambiant qui sépare encore le système bancaire américain des enjeux environnementaux du 21e siècle.

Aussi incroyable que cela puisse paraître, la situation s’apparente à celui d’un secteur à la fois si important et pourtant en totale déconnexion avec la réalité. C’est d’autant plus inquiétant lorsque l’on considère le rôle prépondérant des banques dans le financement des projets à fort impact environnemental.

Il est à souhaiter que ce constat particulièrement alarmant permette une réelle action en conséquence des défis liés au climat.


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