Génération lumière, une association écologique et de solidarité internationale, appelle à marcher de Besançon au Parlement européen pour porter la voix de la RDC. Elle accuse les industries minières et l’UE de financer les conflits dans ce pays, dans le seul but d’alimenter la transition écologique sur le Vieux continent.
Génération lumière, une association écologique et de solidarité internationale créée il y a sept ans, appelle à une marche contre l’extractivisme colonial en République Démocratique du Congo (RDC). La procession, qui durera du 22 juin au 16 juillet 2024, partira de Besançon pour rejoindre le Parlement européen à Strasbourg. Elle vise à alerter sur les conséquences de la ruée vers les métaux stratégiques dans ce pays, pour alimenter la transition écologique en Europe.
Plus de 6 millions de morts en RDC dans les conflits liés à l’exploitation minière
La course vers les matières premières stratégiques comme le Cobalt et le lithium décime la RDC depuis plus d’une vingtaine d’années, en particulier la région du Kivu (est). Génération lumière relève qu’il y a eu plus de 6 millions de morts, des viols systématiques de femmes et d’enfants et des millions de déplacés. Pour maintenir leur accès aux ressources critiques, les industries des pays riches n’hésiteraient pas à financer directement des bandes armées et à corrompre les dirigeants du pays.
Marcher pour défendre la RDC, « maudite » par ses ressources
Génération lumière pense qu’il est temps d’agir au cœur de l’Europe pour dénoncer les exactions commises à l’est du Congo, qui menacent l’humanité ainsi que nos écosystèmes. « Nous marcherons pour porter la voix de la République Démocratique du Congo, « maudite » par ses ressources qui attisent la prédation coloniale », écrit-elle dans une tribune. L’organisation veut mobiliser les politiques européennes pour construire un autre avenir que celui imposé par les tueries industrialisées et l’écocide.
L’association appelle à revoir les lois concernant la transition écologique
Génération lumière ira au Parlement européen pour exiger qu’il se saisisse de plusieurs résolutions qu’elle a élaborées. L’association souhaite notamment que l’UE revienne sur les lois votées à Strasbourg concernant la mobilité, les énergies, l’électronique et le numérique. Ces domaines entraînent une consommation intensive des ressources que la Terre ne peut plus supporter. L’ONU exige aussi de mettre la pression sur les acteurs de la transition écologique pour renoncer à des processus de conception non respectueux de l’environnement et de l’Homme.
Et à reconnaitre les crimes des industries minières en RDC
Génération lumière réclame en outre la fin des accords commerciaux coloniaux qui conduisent à la destruction du vivant dans son ensemble, l’humain inclus. Par ailleurs, elle recommande de refondre les accords contestables sur les chaînes de valeur durable pour les matières premières avec notamment le régime rwandais, responsables des massacres en RDC. Enfin, pour l’association, la transition écologique ne pourra se faire qu’en reconnaissant les crimes commis dans ce pays et ailleurs dans le monde.
Cette marche n’est qu’un début
En plus de cette reconnaissance, elle pense qu’il faudra mettre en place une compensation pour les victimes de ces guerres et pour la destruction des écosystèmes, à la charge des entreprises et des industries minières. « La transition écologique ne sera noble que si elle génère un changement radical de paradigme », souligne l’organisation. Pour elle, « l’objectif est clair : insuffler un nouvel élan à la transition vers un monde où l’écologie, la justice sociale et l’abolition des rapports coloniaux ne font qu’un ». Elle précise que cette marche n’est qu’un début.
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