L’éclatement en 2030 de l’organisation du Mondial est sévèrement critiqué par de nombreuses voies autorisées. Elles pointent notamment une incohérence de l’instance dirigeante du football concernant ses engagements climatiques.
La Fifa est peut-être consciente de l’urgence climatique, mais ses initiatives ne reflètent pas cela. C’est la conviction de nombreux observateurs à l’annonce de l’organisation de la Coupe du monde 2030 dans six pays différents.
L’organisation en charge football international a en effet indiqué, le 4 octobre dernier, que la 23e édition de son grand évènement du ballon rond se déroulera en Espagne, au Maroc et au Portugal, avec – fait surprenant – trois matchs inauguraux en Uruguay, en Argentin et au Paraguay.
Cela donne un Mondial éclaté entre trois pays d’un continent – Amérique du Sud – et trois autres nations distantes d’environ 9 656 kilomètres. Une décision – le choix des pays sud-américains – destinée selon la Fifa, à marquer le centenaire du tournoi organisé pour la première fois sur le sol uruguayen en 1930.
Brûlage à foison du carbone
De quoi susciter l’ire des défenseurs de l’environnement et autres experts de la question. Ces derniers sont en effet remontés contre une Fifa qui n’en a manifestement cure, à leurs yeux, du défi climatique avec notamment une menace pesante sur la pratique du sport dans son ensemble.
« Chaque décision faisant grandir la Coupe du monde va augmenter l’empreinte carbone de l’événement. C’est la triste vérité, c’est un compromis. Vous obtenez de la croissance économique et, par conséquent, vous obtenez une empreinte environnementale plus importante« , regrette Dre Madeleine Orr, écologiste du sport, professeure adjointe à l’Université de Toronto interrogée par Reuters.
Plusieurs experts, à l’instar de cette dernière, évoquent les implications de l’organisation d’un évènement aussi important que le Mondial de football sur six territoires différents, notamment en termes de logistiques.
Épinglée pour fausses déclarations
« La plupart des émissions (de CO2) proviennent des vols. C’est quelque chose que la FIFA ne peut pas réduire », relève dans les colonnes de Reuters, Quentin Cuendet de l’Alliance suisse pour le climat, une organisation décidée à confondre Gianni Infantino et sa suite à propos de leurs manquements sur le climat.
Ce groupe a d’ailleurs fait condamner la Fifa en juin dernier devant la Commission suisse pour l’équité, pour fausses déclarations quant à sa promesse de réduire l’empreinte carbone de la récente Coupe du monde 2022 au Qatar.
L’organisation prévue de l’édition 2030 n’est pas pour arranger l’image de l’Organisation, selon les acteurs du climat.
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