L’antibiorésistance est un problème de santé publique mondial. Elle fait chaque année plus d’un million de morts dans le monde, selon l’OMS. Pour y mettre fin, les gouvernements s’activent, à l’instar des Etats Unis et de la France qui ont annoncé des programmes de financement de la recherche et de la production.
Le président américain Joe Biden a annoncé mercredi un programme de recherche de 100 millions de dollars pour lutter contre les superbactéries résistantes aux médicaments. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’antibiorésistance cause chaque année plus d’un million de décès dans le monde. Mais cette statistique date d’avant la crise sanitaire. On pense que le problème s’est aggravé ces dernières années avec le Covid-19.
Un besoin aigu de nouveaux antibiotiques
En effet, un plus grand nombre de personnes ont été hospitalisées et ont dû être traitées avec des antibiotiques à cause de l’exposition aux infections nosocomiales. C’est-à-dire des infections contractées lors d’un séjour dans un hôpital. Les autorités sanitaires ont à plusieurs reprises mis en garde contre la montée de l’antibiorésistance en raison de l’utilisation abusive des antibiotiques, de plus en plus inefficaces.
Depuis plusieurs années, il y a un besoin aigu de nouveaux antibiotiques pour lutter contre les bactéries résistantes. En particulier des médicaments avec un nouveau mode d’action. Les énormes défis scientifiques et financiers constituent les principaux obstacles à la conception de ces antibiotiques efficaces. Pour aider la recherche, les gouvernements mettent la main à la poche, à l’instar des Etats Unis.
Nosopharm a produit un antibiotique first-in-class
En France, Emmanuel Macron a annoncé en juin dernier un plan pour la relocalisation des médicaments essentiels en France. Ce programme doté d’une première enveloppe de 160 millions d’euros doit aider à la production en Hexagone de remèdes jugés critiques. A l’image des principes actifs de la morphine, de l’amoxicilline, des anticancéreux et des antibiotiques.
Des entreprises pharma mènent également le combat depuis plusieurs années. L’une des plus avancées sur le sujet est Nosopharm. Cette startup en biotechnologie a mis au point un antibiotique first-in-class baptisé Noso-502. Selon des résultats positifs d’une étude BPL (Bonnes Pratiques de Laboratoire) publiée en 2022, ce traitement a montré une efficacité totale contre les agents pathogènes à gram négatif, responsables à 60% des infections nosocomiales.
La startup a intégré le programme French Tech Health2
Il cible en particulier Escherichia coli, Klebsiella pneumoniae et staphylococcus aureus. Ces microbes ont les souches les plus résistantes aux antibiotiques. Nosopharm prépare actuellement les essais cliniques chez l’Homme, avant une potentielle commercialisation de son vaccin. En mars dernier, la pharma antimicrobienne a été retenue pour intégrer la French Tech Health2, un programme de soutien des entreprises innovantes dans le domaine de la santé.
Grâce à cette initiative, Nosopharm bénéficiera d’une plus grande visibilité et sera associée à des actions de diplomatie partout dans le monde. L’entreprise participera aussi aux principaux évènements tech et pourra accéder plus facilement aux financements publics et privés. En Europe, d’autres entreprises rêvent de mettre fin à l’antibiorésistance chez les superbactéries. La plupart font partie du GNA NOW, un consortium européen financé par l’Innovative Medicines Initiative 2 (IMI2) pour lutter contre la résistance aux antimicrobiens.
Poster un Commentaire