L’antibiorésistance constitue un important problème de santé publique depuis plusieurs années. Elle est provoquée par de superbactéries comme le staphylocoque doré, à l’origine d’infections parfois très sévères. Une étude australienne annonce la découverte de gènes responsables de sa résistance aux antibiotiques. Un espoir pour la production de vaccin efficace.
L’antibiorésistance a fait 1,27 million de décès dans le monde en 2019. Soit plus que le paludisme et le VIH-SIDA. De quoi convaincre l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de la classer parmi les dix principales menaces pour la santé publique. Ce fléau est principalement l’œuvre des agents pathogènes à gram, responsables de 59% des décès qui lui sont directement imputés.
Le staphylococcus de plus en plus problématique
Parmi ces bactéries multirésistantes figurent le staphylococcus aureus et l’Escherichia coli, à l’origine des infections nosocomiales (infections contractées à l’hôpital). Le staphylococcus, en particulier, est devenu aujourd’hui très difficile à traiter. Or, il peut causer différentes infections, parfois graves, comme celles du sang et des organes internes. Depuis plusieurs années, les scientifiques essaient de comprendre l’origine de sa résistance aux antibiotiques et y apporter une solution.
Un large panel de profils génétiques analysé
Des chercheurs de l’Institut Peter Doherty des maladies infectieuses et immunitaires (Australie) ont annoncé avoir découvert des gènes spécifiques qui provoquent l’antibiorésistance chez le staphylocoque doré. Ils ont publié leurs conclusions dans la revue Cell Reports. On peut y lire qu’ils ont analysé les profils génétiques de plus de 1.300 souches de cette superbactérie pour identifier les mutations problématiques. Celles-ci permettent à la bactérie d’échapper aux antibiotiques et au système immunitaire.
Mieux cibler le staphylocoque doré
Selon les chercheurs de l’Institut Peter Doherty, cette pourra aider à mieux cerner la dynamique génétique complexe des infections dues au staphylocoque doré. Si c’est le cas, leurs travaux devraient servir aux entreprises pharmaceutiques pour mieux cibler cette bactérie et produire des vaccins définitivement efficaces. Notamment à Nosopharm, une startup de biotechnologie nîmoise spécialisée dans la découverte de médicament contre les maladies infectieuses émergentes.
Un vaccin efficace contre les superbactéries
Cette pharma en R&D est la seule à ce jour à avoir annoncé un vaccin en phase finale contre les entérobactéries multirésistantes telles que Escherichia coli, Klebsiella pneumoniae et staphylococcus aureus. D’après les résultats positifs de son étude BPL publiée en juin 2022, son antibiotique baptisé Noso-502 inhibe le ribosome bactérien grâce à un nouveau mécanisme d’action. Il aurait ainsi la capacité de stopper les mutations et d’annihiler toute capacité à résister des bactéries. L’entreprise doit prochainement lancer des essais cliniques chez l’Homme.
Un plan national pour l’antibiotique
Pour réussir cette dernière étape, Nosopharm peut compter sur la French Tech Health2. Il s’agit d’un programme d’accompagnement des startups innovantes de la biotech, que le groupe a intégré en mars 2023. En cas de réussite, Nosopharm pourrait commercialiser son antibiotique et résoudre un gros problème de santé publique mondial. Ce qui constituerait une fierté pour l’industrie pharmaceutique française. Et surtout un grand pas vers la souveraineté sanitaire de l’Hexagone, un objectif pour Emmanuel Macron. En mai dernier, le président de la République a annoncé un plan de relocalisation des médicaments, dont les antibiotiques.
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