Des Sud-africains vent debout contre Shell

La major pétrolière fait face à une forte opposition de la part des écologistes et d’une partie de la population, à un de ses projets d’exploration sismique. L’initiative controversée vise une côte célèbre pour ses espèces marines.

Ils ont perdu une bataille, mais restent déterminés à gagner la guerre. Après le rejet vendredi 3 décembre par la justice de leur demande d’annulation du projet d’exploration sismique de Shell au large de la « Wild Coast » ou Côte sauvage en français, des centaines de manifestants sud-africains se sont regroupés deux jours plus tard sur les plages de plusieurs villes du pays pour réaffirmer leur opposition à cette initiative redoutée.

Elle consiste notamment à émettre, via des navires spécialisés, de fortes ondes destinées à révéler de potentielles ressources énergétiques offshore. Or la zone ciblée, en l’occurrence la Côte Sauvage située dans l’est de l’Afrique du Sud, est très prisée pour sa faune marine dont des baleines, des dauphins, des phoques et autres manchots. Sans compter ses diverses espèces de poissons parmi les plus convoités par la pêche locale. Autant de ressources dont la reproduction entre autres, pourrait être menacée par l’opération prévue sur une distance de 6 000 kilomètres carrés, selon les défenseurs de la planète.

Sortie massive

Shell, le promoteur, assure que toutes les dispositions sont prises pour en minimiser l’impact. Mais cela ne rassure guère les populations sorties massivement ce dimanche. Que ce soit dans la ville portuaire du Cap ou à la station balnéaire de Port Edward, le mot d’ordre était le même : il n’est pas question de laisser faire l’exploration polémique. Afin de se faire bien entendre, les centaines de manifestants étaient munis de pancartes et autres banderoles hostiles à la compagnie anglo-néerlandaise. « Que va-t-on manger », se sont notamment interrogé plusieurs habitants de la Wild Coast spécialisés dans la pêche, cités par Reuters.

Dépendance aux fossiles

Confortée par la dernière décision judiciaire, Shell affirme disposer de toutes les autorisations nécessaires au démarrage du projet. D’autant que le gouvernement, interrogé par Reuters, reste muet sur le sujet. Une attitude guère surprenante puisque, à en croire la compagnie pétrolière, l’éventuelle découverte d’hydrocarbures dans la zone devrait contribuer à réduire la dépendance énergétique de l’Afrique du Sud, fortement tributaire de l’énergie fossile. Une ressource pourtant identifiée comme l’un des principaux responsables du réchauffement climatique qui menace plus que jamais la survie cette terre.

La mobilisation contre Shell est de taille, suffira-t-elle à faire échec à son projet polémique ?


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