Trente (30) investisseurs, représentant plus de 6 000 milliards d’euros d’actifs, ont appelé ce jeudi dans un communiqué à la création de mesures d’impact liées à la biodiversité. Ils estiment qu’ils ne peuvent pas générer de valeur pour leurs clients sans une biosphère saine et qu’il est de leur responsabilité d’améliorer la préservation de nos écosystèmes.
La biosphère soumise à une pression croissante
Quatre gérants français – AXA Investment Managers, BNP Paribas Asset Management (BNPP AM), Sycomore Asset Management et Mirova (affilié de Natixis Investment Managers) – ont annoncé jeudi 28 mai via un communiqué avoir réuni plus de trente signatures de la part d’investisseurs de renom du monde entier, représentant plus de 6000 milliards d’euros d’actifs sous gestion, pour soutenir la création de mesures d’impact liées à la biodiversité. « La biosphère est soumise à une pression croissante qui limite sa capacité à fournir des services écosystémiques durables, tant dans le présent que pour l’avenir. Nous avons considérablement empiété sur la biodiversité, comme l’illustrent les niveaux critiques de dégradation en cours, tels que la perte annuelle de 12 millions d’hectares de forêt tropicale humide, et le taux d’extinction d’espèces dépassant de 100 à 1 000 fois la moyenne sur dix millions d’années. Un million d’espèces sont actuellement menacées d’extinction », constatent les investisseurs dans le communiqué.
« En tant qu’investisseurs, nous reconnaissons la nécessité de protéger la biodiversité pour les générations futures, car nous ne pouvons pas générer de valeur pour nos clients sans une biosphère saine et, surtout, parce que nous pensons qu’il est de notre responsabilité d’améliorer la préservation de nos écosystèmes », soulignent-ils.
Un appel à manifestation d’intérêt lancé en janvier
Cette déclaration s’inscrit dans la ligne du travail démarré par le même consortium composé d’AXA IM, BNPP AM, Mirova et Sycomore AM, qui ont lancé en janvier dernier un appel à manifestation d’intérêt pour une offre de mesure d’impact sur la biodiversité adaptée à l’investissement. Le très fort intérêt autour de cette consultation a suscité la déclaration publique des investisseurs sur la base de principes fondateurs : une méthodologie reposant sur l’analyse de cycle de vie produisant une mesure capturant les impacts physiques négatifs sur la biodiversité, ainsi que les impacts positifs ; pouvant s’agréger au niveau des entreprises, des portefeuilles et des indices, sur une large gamme d’actifs ; transparente et s’appuyant sur le large corpus des données existantes en source ouverte et sur les publications des émetteurs de titres financiers.
« besoin de clarté avant la COP 15 »
« Les méthodologies doivent capter les impacts négatifs et positifs afin de permettre aux investisseurs d’identifier les investissements bénéfiques et ceux qui sont nuisibles. Ces données doivent faciliter l’évaluation de la contribution globale, « nette », d’un actif et d’un portefeuille à la biodiversité », précise le communiqué. Les investisseurs disent avoir « besoin de clarté avant la COP 15 de la Convention sur la diversité biologique afin de mieux évaluer le niveau de soutien qu’ils peuvent apporter aux prochains accords internationaux visant à sauvegarder la biodiversité ».
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