L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré jeudi que l’épidémie de coronavirus, dont l’épicentre se trouve en Chine et qui a fait au moins 300 morts, constitue désormais une urgence de santé publique mondiale. De son côté, l’ONU a appelé la communauté internationale à adopter une attitude responsable et à travailler ensemble pour lutter contre le nouveau virus.
Une semaine après avoir minimisé la portée de l’épidémie, le comité d’urgence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a décidé de déclarer que le coronavirus constituait désormais une urgence sanitaire mondiale. « Nous ne savons pas quel type de dommages ce virus pourrait faire s’il se propageait dans un pays où le système de santé serait plus faible. Nous devons agir maintenant pour aider les pays à se préparer à cette éventualité », a dit le Directeur général de l’OMS, le Dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus. « Pour toutes ces raisons, je déclare une urgence de santé publique de portée internationale concernant l’épidémie mondiale de nouveau coronavirus », a-t-il ensuite lancé.
Sept recommandations prises par l’OMS
L’OMS a surtout souligné l’importance des recommandations émises par son comité d’urgence pour prévenir la propagation du coronavirus et assurer une réponse mesurée et fondée sur des preuves. Le Dr Tedros a résumé ces recommandations dans sept domaines clés.
1- Il n’y aucune raison pour que des mesures interfèrent inutilement avec les voyages et le commerce internationaux. L’OMS ne recommande pas de limiter le commerce et les mouvements.
2- Les pays dont les systèmes de santé sont plus faibles doivent être soutenus.
3- Il faut accélérer le développement de vaccins, de thérapies et de diagnostics.
4- Les Etats doivent combattre la propagation des rumeurs et la désinformation.
5- Les autorités doivent examiner les plans de préparation, identifier les lacunes et évaluer les ressources nécessaires pour identifier, isoler et soigner les cas et prévenir la transmission.
6- Les Etats et les autorités sanitaires doivent partager les données, les connaissances et leurs expériences avec l’OMS et le monde.
7- La seule façon de vaincre cette flambée est que tous les pays travaillent ensemble dans un esprit de solidarité et de coopération.
« Nous sommes tous dans le même bateau, et nous ne pouvons arrêter (le coronavirus) qu’en (travaillant) ensemble », a défendu le Dr. Tedros. Pour lui, « C’est le moment des faits, pas de la peur. C’est le moment de la science, pas des rumeurs. C’est le moment de la solidarité, pas de la stigmatisation ».
« Toute la Chine est en action pour freiner la propagation du virus »
De son côté, l’ONU a appelé la communauté internationale à adopter une attitude responsable, à travailler ensemble pour lutter contre le nouveau coronavirus et à éviter une réaction excessive qui pourrait entraîner davantage d’effets indirects négatifs. Son représentant permanent en Chine, Zhang Jun, a déclaré que le monde avait besoin de solidarité dans les circonstances actuelles. Il a surtout réaffirmé sa confiance dans la capacité de son pays à contrôler l’épidémie. « Toute la Chine est en action, n’épargnant aucun effort pour sauver des vies et freiner la propagation du virus », a soutenu Zhang Jun. Lui aussi estime donc qu’il n’y a aucune raison que soient prises des mesures qui entravent inutilement le tourisme et le commerce internationaux.
Plus de 300 morts, dont un aux Philippines
Le nouveau coronavirus a fait son apparition en décembre 2019 sur un marché de la province chinoise de Wuhan (centre) avant de se propager en Chine et dans d’autres pays (Allemagne, France ou encore Japon). L’épidémie a déjà contaminé plus de 14.000 personnes et fait 300 morts, dont un aux Philippines (le seul décès en dehors de la Chine). En France, les autorités sanitaires ont signalé 6 cas de contamination au vendredi 31 janvier. Le lendemain, 200 expatriés français de la province Wuhan ont été rapatriés en France. La cinquantaine de Français restants doit arriver d’ici lundi.
Poster un Commentaire