Ils n’en ont pas l’air, mais les jeux de société ne sont pas toujours respectueux de l’environnement. Les récentes données provenant d’acteurs francophones de la filière lèvent le voile sur une situation devenue préoccupante.
Qui aurait cru que l’impact écologique d’un jeu de plateau de 30 x 30 x 7cm, 1,85 kg de poids, provenant de la Chine, équivaudrait à parcourir 41 km en voiture ou à envoyer 215 emails ? C’est pourtant bien le cas. Et comme en témoignent ces données, la filière des jeux de société a une part non-négligeable dans la destruction progressive (et bientôt inexorable ?) de la planète par l’humanité.
Heureusement, ce péril a fait naître chez les acteurs du secteur, un besoin d’agir pour tenter de limiter un tant soit peu les dégâts. Cela passe d’abord par un état des lieux des différents dégâts imputables aux jeux de société à propos de l’environnement. À cet effet, il ressort par exemple des études de l’union des éditeurs de jeux de société (UEJ), association regroupant l’ensemble des acteurs francophones de la filière, que la fabrication d’une console PS4 est autant destructrice pour la planète que la création de 22 boîtes de jeux de société.
Une grosse filière
Cela peut sembler dérisoire, mais mis bout à bout, ce chiffre peut très vite flamber, au regard de l’étendue de la filière des jeux de société rien qu’en France. Le pays compte en effet 114 acteurs impliqués dans la fabrication d’un millier d’articles environ chaque année.
Et le succès semble au rendez-vous, encore plus depuis l’apparition du Coronavirus. La pandémie et les restrictions sanitaires qui s’en sont suivies – confinement, distanciation sociale notamment –, ont renforcé chez la population, le besoin de se retrouver autour de quelque chose. Et les jeux de société entre autres loisirs sont un parfait moyen de nouer des liens. D’où l’explosion de leur vente ces derniers mois sur le territoire français. Au moins 30 millions d’articles ont ainsi été écoulés en 2020, soit une hausse de 19 % comparée à la précédente année. Des chiffres qui en rajoutent au rayonnement de la France désormais premier marché des jeux de société en Europe.
Opportunité
Les acteurs de la filière voient à travers une telle croissance, l’opportunité de tirer la sonnette d’alarme sur les conséquences des jeux en plastiques ou contenus dans des emballages non-écologiques par exemple. L’UEJ recommande quelques bonnes pratiques : telles que l’utilisation des matières recyclables pour la fabrication, le bannissement des emballages. Par ailleurs, le public est prié de faire don de ses jeux désuets, ou même de les vendre aux personnes désireuses, plutôt que de les abandonner au fond de la cave ou à la poubelle.
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