Le Conseil de sécurité a décidé de changer d’approche dans son combat contre l’insécurité mondiale en y incluant désormais la variable climatique. L’initiative à laquelle adhèrent plusieurs pays suscite toutefois le désaccord de la Russie notamment.
Existe-t-il un lien de causalité entre menace climatique et insécurité mondiale ? Assurément oui, estime le Conseil de sécurité de l’ONU réuni mardi 23 février pour débattre des mécanismes de paix internationale. A en croire le Royaume-Uni, le changement climatique de plus en plus perceptible chaque année, a des conséquences insoupçonnées sur le devenir de la planète. Cela inclut par exemple, fait remarquer le Premier ministre, Boris Johnson, des pans entiers de la population contrainte de partir loin de leur territoire afin de trouver de meilleurs pâturages. Il décrit en des termes à peine voilés, un phénomène susceptible d’amplifier l’immigration irrégulière en expansion ces dernières années du côté de l’Europe. Le Britannique qui a par ailleurs tancé les pays encore réticents à cet effet, suggère d’inclure dorénavant l’approche climatique dans les stratégies de maintien de la paix dans le monde.
Un envoyé spécial pour le climat
Cette position est partagée par Paris et Berlin notamment, qui plaident par ailleurs pour la création d’un poste d’envoyé spécial pour la sécurité climatique. Selon Emmanuel Macron, le lien entre la sécurité et le climat ne fait l’ombre d’aucun doute et il convient d’agir en conséquence. Le couple franco-allemand avait vu sa résolution sur la nomination de l’envoyé spécial tuer dans l’œuf il y a un an par le manque d’adhésion de Washington et Moscou notamment. Confortée par le relatif scepticisme de l’administration Trump sur le changement climatique, la Russie avait menacé d’y opposer son veto. Et si Joe Biden se veut plus regardant que son prédécesseur sur la question du climat, rien ne dit que la situation va évoluer au Conseil de sécurité de l’ONU.
Moscou n’est pas convaincu
En effet, la Russie a réfuté ce mardi toute imbrication entre la préservation de la planète et les divers conflits notés un peu partout à travers le monde. Vassili Alexievitch Nebenzia, représentant de Moscou à l’ONU, a même parlé de diversion, indiquant que les causes des menaces sur la paix sont ailleurs. Par ailleurs, le pays ne souhaite pas que la question climatique soit embarquée dans l’agenda politique du Conseil de sécurité dont les membres permanents sont tout le temps au cœur de luttes d’influence.
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