Contrairement à la plus part des industriels qui se contentent de faire de l’argent en exploitant simplement une ressource, Aliou Diallo veut contribuer à enrichir les connaissances sur l’hydrogène naturel. Sa société Hydroma finance une thèse de doctorat sur ses forages et les documente.
Un industriel vertueux au Mali
Dans le monde des affaires, et celui des énergies en particulier, le scrupule n’est pas la chose la mieux partagée. On ne s’embarrasse pas de polluer la planète tant qu’on brasse des milliards. Et quand bien même on exploite une ressource propre, on ne se voit pas en train de mettre ses finances dans des recherches sur celle-ci. Mais quelques entrepreneurs sortent du lot, tel que le Malien Aliou Diallo. Ce milliardaire a créé en 2010 la société Hydroma, qui transforme depuis 2012 l’hydrogène naturel en électricité verte pour le village de Bourakébougou.
Alors qu’il réalise ce projet avec ses fonds propres, cet entrepreneur distribue gratuitement cette énergie propre aux villageois. Une fois que le test de Bourakébougou a été consolidé, il a lancé une production industrielle à l’issue de laquelle il envisage de commercialiser son hydrogène naturel. Parallèlement à cet impératif financier propre aux hommes d’affaires, le milliardaire malien souhaite contribuer à l’enrichissement des connaissances sur cette ressource. Un effort d’autant louable que les grands industriels du monde rechignent à se lancer dans cette révolution énergétique sous prétexte qu’ils ne comprennent pas encore le fonctionnement de l’hydrogène naturel.
6000 mètres de forages effectués depuis 2010
« Nous sommes en train de financer une thèse en partenariat avec l’IFPN. Nous avons pris un étudiant malien pour faire des thèses sur les forages que nous avons réalisés afin d’expliquer au monde entier ce que nous avons découvert : comment l’hydrogène se forme sous terre, comment il fait sa migration et se stocke dans des réservoirs sous terre, et qu’est ce qui empêche in fine sa migration en surface », a indiqué Aliou Diallo au cours d’une récente interview sur Africable Télévision.
Selon l’entrepreneur malien, Hydroma a déjà fait, depuis 2010, plus de 6000 mètres de forages en partenariat avec des sociétés canadienne, australienne et européenne. « Nous avons fait des forages shallows, des forages deep, des forages ultra deep dans le cadre de l’hydrogène. Nous sommes allés jusqu’à plus de 2000 mètres. Nous avons pu comprendre qu’avant d’arriver au socle, il y a cinq réservoirs juxtaposés qui contiennent d’hydrogène », détaille Aliou Diallo.
Un niveau de recherche inégalé dans le monde
S’il y a aujourd’hui une vingtaine de pays qui travaillent sur l’hydrogène naturel, le promoteur malien estime que toutes leurs découvertes n’ont pas encore atteint le niveau de recherche de sa société Hydroma. « Nous sommes les seuls au monde à investir depuis une dizaine d’années dans la géophysique, la sismique, dans les forages (…) », souligne-t-il. « Nous avons compris ce que personne ne sait aujourd’hui sur l’hydrogène naturel, renchérit Aliou Diallo. Les scientifiques disaient avant que l’hydrogène naturel n’existait pas, nous avons prouvé le contraire et nous avons même prouvé que le sous-sol peut le stocker et que la migration peut être stoppée vers la surface. Ce qui en fait une source d’énergie considérable pour l’avenir ».
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