TBM, la pépite tokyoïte du CO₂ en route vers la Bourse

Cette jeune entreprise japonaise, experte en matériaux durables à faible empreinte carbone et en solutions de captation du dioxyde de carbone, ambitionne de se placer au cœur de la croissance annoncée de son industrie. 

TBM bientôt dans le grand bain de la Bourse japonaise. Selon son directeur financier, Seigo Nakashima, cité par Bloomberg, cette étape pourrait intervenir dès 2027, d’autant que plusieurs démarches ont déjà été engagées en vue de cette introduction.

Soutenue par des investisseurs de premier plan tels que Goldman Sachs, Itochu et le conglomérat sud-coréen SK Group, la société indique avoir désigné un chef de file de syndicat ainsi qu’un auditeur pour accompagner l’opération.

Basée à Tokyo et fondée en 2011, TBM s’est donnée pour mission de « relier aujourd’hui et le futur que nous voulons » en concevant des matériaux issus de CO₂ capturé et de déchets recyclés provenant notamment d’emballages et de contenants plastiques.

Elle a ainsi mis au point le CR-LIMEX, présenté comme une version « carbone négative » de son matériau phare. Celui-ci substitue le carbonate de calcium minéral (calcaire) par du carbonate de calcium obtenu à partir de CO₂ industriel capté, tout en conservant la compatibilité avec les équipements de transformation plastique existants.

Une industrie en pleine expansion 

La société, déjà valorisée autour de 136 milliards de yens (près de 868 millions de dollars), ambitionne d’atteindre une capitalisation supérieure lors de son entrée sur le Growth Market du Tokyo Stock Exchange. Elle affirme disposer d’une « trajectoire claire » vers une rentabilité opérationnelle durable et souligne l’accélération de la croissance de ses revenus.

Ce profil devrait séduire les autorités japonaises, qui incitent désormais les jeunes entreprises à gagner en taille et en rentabilité avant leur mise en Bourse. À ce jour, 32 % des sociétés cotées sur le marché Growth de Tokyo dépassent les 10 milliards de yens de valorisation.

TBM peut ainsi miser sur l’essor anticipé du secteur de la captation du carbone. D’après le cabinet japonais Fuji Keizai Group, ce marché pourrait être multiplié par 17 à l’horizon 2050 par rapport à 2023, à l’échelle mondiale.

Une IPO sur fond de ruée vers la décarbonation 

Cette expansion représenterait quelque 200 000 milliards de yens, soit environ 1 300 milliards de dollars, d’ici 2050. Les ambitions de TBM s’inscrivent aussi dans la dynamique de la « Green Transformation » nippone, une stratégie nationale visant à mobiliser 150 000 milliards de yens d’investissements publics et privés sur dix ans pour décarboner l’économie.

Ce cadre réglementaire, conjugué à la montée en puissance des critères ESG exigés par les investisseurs internationaux, ouvre une véritable fenêtre d’opportunité pour les acteurs capables de transformer le CO₂ en ressource industrielle.

Au-delà du marché japonais, la société prévoit d’utiliser les fonds levés lors de son IPO pour accélérer son expansion internationale et financer de nouvelles capacités de production.


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