
Pour la première fois, un pèlerinage de fidèles LGBTQ+ a été officiellement inscrit au calendrier jubilaire de l’Année sainte 2025. L’événement historique s’est déroulé ce week-end au Vatican.
« Une journée de grande célébration et d’espoir ». C’est en ces termes que Marianne Duddy Burke, représentante de l’organisation américaine DignityUSA, a décrit l’événement du week-end dans les colonnes d’Associated Press (AP).
L’émotion est compréhensible, car 25 ans plus tôt, cette militante et d’autres fidèles LGBTQ+ américains avaient été interpellés, considérés comme une « menace » aux programmes de l’Année sainte. Pouvoir aujourd’hui franchir la Porte sainte de Saint-Pierre « pleinement reconnus pour qui nous sommes » marque un tournant saisissant.
Plus de 1 000 catholiques LGBTQ+ et leurs familles ont en effet franchi la porte sainte de la basilique Saint-Pierre dans le cadre d’un pèlerinage jubilaire inscrit au calendrier officiel de l’Année sainte du Vatican.
Un moment historique chargé d’émotion et de symboles que le vice-président de la conférence épiscopale italienne, Mgr Francesco Savino, a célébré à travers une messe pour les pèlerins dans une église du Gesù particulièrement bondée.
« Libérer les opprimés »
Il a reçu une longue ovation debout au milieu de son homélie lorsqu’il a rappelé que les célébrations jubilaires étaient historiquement destinées à redonner espoir aux marginalisés, à « libérer les opprimés ».
« Frères et sœurs, je dis cela avec émotion : il est temps de restaurer la dignité de chacun, en particulier de ceux à qui elle a été refusée », a lancé l’homme de l’Église, quelques heures avant le passage de la Porte sainte, dans une liturgie accueillie par des ovations.
Pour de nombreux participants, ce moment avait une saveur particulière, surtout au regard du passé douloureux de l’Église catholique avec la communauté LGBTQ+.
« J’avais le sentiment de ne pas être le bienvenu dans l’église. Pas parce que je faisais quelque chose de mal, juste parce que j’étais qui j’étais », confie John Capozzi, venu de Washington avec son mari Justin del Rosario, à AP.
L’héritage du Pape François
« Lorsque ma fille se débattait avec son identité et son orientation, ce qu’elle a pu entendre à l’aumônerie l’a enfoncée », raconte Claire, cofondatrice de Reconnaissance, un mouvement de parents de personnes LGBTQ+, citée par la plateforme Les Pèlerins.
Beaucoup de pèlerins ont attribué leur sentiment d’accueil au pape François. Contrairement à ses prédécesseurs, ce dernier s’est en effet distingué par un message d’ouverture, de sa célèbre déclaration de 2013 « Qui suis-je pour juger ? » à propos d’un prêtre supposé gay, jusqu’à sa récente décision d’autoriser les prêtres à bénir les couples de même sexe.
Cette approche tranche avec la rhétorique de ses prédécesseurs. « C’est un grand changement », note Francis DeBernardo, directeur exécutif du New Ways Ministry, présent à Rome lors de l’année jubilaire 2000, interrogé par CNN.
Poster un Commentaire