
Les négociations qui s’ouvrent cette semaine dans l’ouest de l’Allemagne, en préparation de la COP30 de novembre, visent à relancer la coopération climatique internationale dans un contexte de repli géopolitique généralisé.
L’urgence climatique mobilise-t-elle encore le monde ? Les tergiversations de ces dernières années dans la lutte contre le réchauffement laissent planer le doute sur cet enjeu pourtant existentiel. Malgré cette inertie, les cadres de discussion de l’ONU permettent de faire, un tant soit peu, avancer les initiatives et d’impulser les énergies.
C’est tout l’enjeu des négociations de Bonn, en Allemagne. Prévues du 16 au 26 juin 2025, ces rencontres réunissant plus de 5 000 délégués gouvernementaux et parties prenantes servent de répétition générale à la Conférence de l’ONU sur le climat (COP30), qui se tiendra en novembre au Brésil.
Les sujets de discussion ne manquent donc pas, dans un contexte d’aggravation de la crise climatique. À cet effet, les politiques actuelles mènent la planète vers un réchauffement de 3,1°C à la fin du siècle, selon les alertes scientifiques.
Un monde climatique sans l’Amérique
Le retard s’accumule également sur les engagements précédemment pris. Ainsi, seuls 22 pays ont transmis à l’ONU leurs nouveaux plans climat, les fameux NDC (Nationally Determined Contributions = Contributions déterminées au niveau national) (NDC), pour la période 2030-2035, dont seulement cinq membres du G20 parmi les plus gros pollueurs.
Lesdits plans restent cependant largement insuffisants. En effet, ils ne permettraient de réduire les émissions que de 1,4 milliard de tonnes entre 2030 et 2035, quand il faudrait les abaisser de 31 milliards de tonnes pour respecter l’objectif de 1,5°C, selon le World Resources Institute.
Restent l’Union européenne et surtout la Chine, dont les feuilles de route sont encore attendues. Le financement constitue un autre défi majeur : les contraintes budgétaires limitent la générosité des pays développés, pourtant tenus de financer la transition des États en développement.
Ce sont autant de défis attendent les négociateurs de Bonn, qui devront de surcroît, composer avec l’absence des États-Unis depuis leur retrait de l’Accord de Paris décidé par Donald Trump.
De la négociation à la mise en œuvre
L’enjeu principal est de « restaurer la confiance entre les pays » après l’échec de la COP29 à Bakou, selon Hélène Van Rossum de l’Institut du développement durable, citée par Le Monde.
Les dix prochains jours permettront de « prendre la température » et de « voir où les pays sont prêts à avancer », explique Lola Vallejo de la Fondation européenne pour le climat, interrogée par le même journal.
La présidence brésilienne ne ménage aucun effort pour réussir, multipliant envoyés spéciaux et cercles thématiques, avec comme objectif : passer d’une « ère de la négociation » à une « ère de la mise en œuvre ».
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