La guerre des normes CO2 s’intensifie en Europe

Les objectifs de réduction des émissions de dioxyde de carbone prévus pour cette année 2025 dans l’Union européenne sont en proie à une âpre bataille entre constructeurs et défenseurs de l’électrique.

De quoi sera le plan d’action européenne pour le secteur automobile cette année ? Face aux défis des émissions de CO2 et à la transition vers les véhicules électriques, Bruxelles a prévu de trancher la question le 5 mars prochain. Cela pourrait toutefois s’avérer plus compliqué que prévu.

En effet, les acteurs du secteur de l’automobile sont loin d’être d’accord sur la réglementation relative aux émissions de dioxyde de carbone imposées aux constructeurs, comme en témoigne une information révélée ce vendredi 21 février par Reuters.

Selon l’agence de presse britannique, E-Mobility Europe, représentant les fabricants de véhicules électriques et ChargeUp Europe, groupe actif dans l’industrie de la recharge électrique, ont saisi la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, d’une lettre d’exhortation.

Ces deux organisations demandent notamment le maintien de ces objectifs de réduction des émissions de CO2. À cet effet, la limite moyenne d’émissions pour les voitures neuves est fixée à environ 95 g/km cette année.

Un vif plaidoyer pour le statu quo

Les constructeurs doivent également atteindre un minimum de 20% de ventes de véhicules électriques pour se conformer à ces normes, dont le non-respect peut entraîner des amendes considérables. Volkswagen estime par exemple qu’il pourrait être confronté à une amende de 1,5 milliard d’euros.

Au total, l’industrie automobile européenne risque jusqu’à 15 milliards d’euros d’amendes si les ventes de véhicules électriques ne progressent pas suffisamment. Des amendes que les auteurs de la lettre proposent de collecter pour le financement de la transition vers les véhicules électriques.

Selon E-Mobility Europe et ChargeUp Europe, tout assouplissement des règles ne ferait qu’accentuer le retard de l’Europe face à la Chine et découragerait les investissements dans les infrastructures de recharge et le développement des batteries.

Des faux-fuyants comme justificatifs ?

Ces groupes estiment que les cibles de 2025 sont réalistes, citant le lancement de 11 nouveaux modèles à moins de 25 000 euros et une augmentation de 40% des ventes de véhicules électriques en janvier 2025. Cette position contraste avec celles des constructeurs automobiles.

Ces derniers plaident pour un assouplissement des normes en vigueur face à une double pression : la concurrence des constructeurs chinois et la menace de tarifs douaniers américains.

Ils affirment également faire face à un manque de demande pour les véhicules électriques, qu’ils attribuent aux inquiétudes des consommateurs concernant les infrastructures de recharge.

Un « faux narratif », d’après Aurélien de Meaux, PDG de la société de recharge Electra, cité par Reuters. Selon celui-ci, les stations de recharge européennes actuelles pourraient absorber cinq à sept fois plus de véhicules sans atteindre la saturation.


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