L’écologie à petit budget, le nouveau défi français

Des solutions de promotion de l’action climatique émergent à l’heure où le déficit budgétaire menace de la faire dérailler. Une perspective renforcée par la hausse des émissions de gaz à effet de serre.

Quel sort sera celui du climat en France d’ici quelques années ? Si le gouvernement s’est engagé à faire ses émissions de 55% d’ici 2030 dans le cadre de l’objectif de neutralité carbone, plusieurs indicateurs font désormais de cette échéance, un horizon plutôt lointain.

C’est particulièrement le cas du nerf de la guerre sans lequel aucune action d’envergure en faveur du climat ne saurait prospérer. Pour cause, le contexte budgétaire contraint les pouvoirs publics à une véritable cure d’austérité, même si ceux-ci se refusent parfois de l’admettre.

Résultat des courses : les investissements de l’État financier dans bien des domaines pourtant identifiés comme leviers d’impulsion environnementale se réduisent comme peau de chagrin.

L’écologie aux orties ?

Il en est ainsi du soutien aux véhicules électriques et de la division par trois du fonds vert, comme relevé non sans embarras, par la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher, le 11 février dernier sur Instagram, d’après un compte-rendu du journal Le Monde.

« Oui, le budget n’est pas parfait, et nous savons tous qu’il faut des montants considérables pour lutter contre le dérèglement climatique. Mais non, il n’est pas sacrifié », estime-t-elle, vantant son budget global haut de 600 millions d’euros.

Un bond en trompe-l’œil, puisque résultant principalement, comme l’indique le quotidien du soir, du à l’obligation de l’État de compenser la différence entre le prix du marché de l’électricité et le prix garanti aux producteurs d’énergies renouvelables.

Face à cette situation, le développement de stratégie de soutien à transition écologique préoccupe au plus haut point, les défenseurs de cette cause, à l’heure où les conséquences du réchauffement climatique se manifestent chaque jour avec davantage d’acuité.

Pallier le manque de moyens

« Le gouvernement va devoir mettre rapidement en œuvre des politiques pour prendre le relais des crédits budgétaires », recommande l’Institut de l’économie pour le climat dans son analyse du budget 2025, publiée lundi 10 février et citée par Le Monde.

L’une des pistes à l’étude concerne le renforcement des normes pour les flottes d’entreprises. Une proposition de loi portée par les députés Jean-Marie Fiévet et Gérard Leseul prévoit ainsi d’augmenter significativement les amendes pour les entreprises ne respectant pas les quotas de véhicules électriques tels que définis par la loi d’orientation des mobilités (LOM) votée en 2019.

Soit 20 % en 2024 et en 2025, 40 % en 2027. Les 11,5 % de véhicules électriques acquis, à en croire les chiffres les plus récents du Secrétariat général à la planification écologique, en sont encore bien loin.

L’isolation des investissements climatiques de la dette financière, soutenue par de nombreux économistes, permettrait aux collectivités d’investir plus sereinement dans la transition écologique.


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