Le maire Christian Estrosi interdit l’accès des grands navires de croisière transportant plus de 900 passagers dans les eaux de la métropole niçoise.
« La plaisance, oui, les immeubles flottants, non ». Pour l’édile de Nice, Christian Estrosi, il n’est plus question d’accueillir des méga-paquebots dans les eaux de la ville. Il a ainsi signé, vendredi 24 janvier 2025, un arrêté à cet effet.
Le texte consulté par Le Monde, vise spécifiquement les navires transportant plus de 900 passagers, ces véritables enceintes destinées aux croisières qui, jusqu’à présent, mouillaient dans la pittoresque rade de Villefranche-sur-Mer.
La mesure, bien que ne pouvant directement interdire la présence de ces navires sur place en raison des pouvoirs limités du maire selon le droit maritime français, rend leurs escales pratiquement impossibles. Pour cause, elle acte notamment la prohibition des débarquements des passagers pour les excursions.
Autrement dit, sans interdire directement la présence des navires – ce qu’il ne peut pas faire légalement –, Estrosi parvient indirectement au même résultat en s’attaquant à la rentabilité économique des escales.
Une activité de plus en plus décriée
Une stratégie astucieuse de contournement, mais que les navires concernés pourraient toutefois contester devant la justice, comme le laisse d’ores et déjà entendre Le Monde. Cette initiative niçoise s’inscrit dans un contexte plus large de remise en question du tourisme de masse maritime à travers le monde.
Ces traversées dont les Français sont de plus en plus fans – 575 000 clients enregistrés en 2023 selon la Cruise Lines International Association (CLIA), association faîtière des acteurs de cette activité – pour des raisons à la fois sociétales et environnementales.
En effet, le bruit des moteurs est jugé nuisible à la santé des riverains. L’afflux massif de touristes qu’ils déversent sur les lieux des escales est également source de tension avec les populations locales. Quant à leur consommation en carburant souvent très polluant, elle révèle la nécessite d’une décarbonation globale de nos modes de vie.
Une mesure rafraîchissante pour l’environnement
Selon l’ONG Transport et Environnement, les bateaux de croisière ont émis, uniquement dans les eaux européennes en 2022, plus de 8 millions de tonnes de CO2. Cette pollution massive équivaut aux émissions de 50 000 vols Paris-New York.
Les élus écologistes ont de fait, salué la décision du maire de Nice, décrite comme « une immense victoire », à en croire les mots rapportés par Le Monde. Ils y voient « un tournant décisif pour la qualité de vie, la santé publique et la protection des écosystèmes marins ».
La mesure est d’autant plus significative qu’environ 60 escales étaient prévues cette année dans la rade d’après le site du port consulté par le quotidien du soir, avec « une demande de plus de 300 000 passagers d’ici à 2026 », insiste le maire.
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