La Colombie, fer de lance d’une nouvelle ère environnementale mondiale

Le pays sud-américain, hôte du prochain sommet international sur la biodiversité, ambitionne d’impulser une nouvelle façon d’appréhender les problématiques environnementales dans un plan d’action unique.

Fusionner les engagements en matière de climat et de biodiversité en un seul et même pacte. Tel est le projet porté par la Colombie. Le pays qui abrite le prochain sommet des Nations Unies sur la biodiversité (COP16) du 21 octobre au 1er novembre, veut rationaliser l’approche de lutte contre les fléaux environnementaux.

Il s’agit d’une initiative visant à mettre un terme au traitement cloisonné des questions climatiques et de protection de la biodiversité, qui prévaut lors des grandes conférences internationales depuis bien trop longtemps maintenant.

À preuve, les nations doivent actuellement jongler avec trois conventions distinctes des Nations Unies, chacune traitant séparément du changement climatique, de la biodiversité et de la désertification.

« Un processus exigeant pour les pays en développement qui ne disposent pas de beaucoup de ressources« , selon la ministre colombienne de l’Environnement, Susana Muhamad, citée par Reuters.

Pour une vision holistique

« Si vous répétez la même chose pour trois conventions, je pense que nous perdons notre temps et probablement aussi des occasions de synergies« , a-t-elle renchéri, plaidant pour un plan unifié de promotion de l’interdépendance profonde entre les différents aspects de l’environnement.

Cela suppose par exemple, d’aborder la lutte contre la déforestation, cruciale pour la préservation de la biodiversité, comme un levier important pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Une vision holistique particulièrement bienvenue dans de nombreux pays, au nombre desquels figure la Colombie.

Muhamad indique à cet effet que d’autres États, dont le Panama, soutiennent cette idée. Cette dernière pourrait ainsi être présentée avant le sommet sur le climat prévu au Brésil en 2025, ouvrant ainsi la voie à une nouvelle ère de coopération environnementale internationale.

De la paix avec la nature

Reste à convaincre les autres nations, après des décennies de luttes d’influence entre les différents dossiers. Au-delà de cette refonte structurelle, la Colombie porte une vision encore plus ambitieuse : celle d’une « Paix avec la Nature ».

Cette initiative, dont le lancement est prévu lors de la COP16, vise à placer les droits humains au cœur des préoccupations environnementales. Pour Susana Muhamad, la protection de la nature n’est pas seulement une nécessité écologique, mais aussi un puissant outil de construction de la paix.

En encourageant les différentes communautés à travailler ensemble pour préserver leur environnement, ce projet pourrait contribuer à apaiser les tensions et à renforcer la résilience face aux chocs climatiques, souvent source de conflits.

Cette approche s’inscrit dans une stratégie plus large du pays, illustrée par l’annonce récente d’un portefeuille d’investissement de 40 milliards de dollars, avec un double objectif : accélérer la transition énergétique du pays et préserver ses richesses naturelles.


Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*