Les États-Unis lâchent du lest sur le plastique

Washington s’engage pour l’élaboration d’un traité visant à plafonner la production de plastique à l’échelle mondiale. Un revirement spectaculaire en prévision de la tenue prochaine d’une session de négociations en Corée du Sud.

Les États-Unis seraient enfin prêts à s’engager de manière constructive dans la longue bataille internationale contre le plastique. Selon des sources de Reuters, le pays serait en effet ouvert à la mise en place d’un accord contraignant concernant la production de ce matériau extrêmement nocif pour l’environnement, la planète et les écosystèmes.

L’administration américaine en aurait même d’ores et déjà informé les parties prenantes, à en croire la même source. Celle-ci ajoute par ailleurs qu’il s’agit d’un positionnement ambitieux. Pour cause, il marque un tournant dans le cadre des engagements jusqu’ici déclamés par le pays.

Malgré ses nombreuses professions, les États-Unis, deuxième producteur mondial, ont longtemps rechigné à militer pour un projet d’accord international destiné à limiter la production de plastiques. Les négociations en avril, au dernier sommet d’Ottawa, ont ainsi buté sur la résistance des uns et des autres.

Un agenda plus large

Il y a notamment d’un côté, l’ensemble des principaux producteurs, dont l’Arabie saoudite ou encore la Chine, favorables à un processus graduel centré dans un premier temps sur le recyclage entre autres. En face figure un groupe comprenant la plupart des nations de l’Union européenne, prêt pour un mécanisme de traité contraignant sur la production.

« On voyait la position américaine avancer », réagis auprès de RFI, Andres del Castillo, du centre de droit international pour l’environnement, ajoutant que ce changement de cap est l’aboutissement d’un « processus progressif ».

Il intervient en effet quelques semaines seulement après le déploiement par l’administration fédérale américaine d’un plan visant à éradiquer le plastique à usage unique de l’ensemble de ses services à l’horizon 2035.

Un coup d’accélérateur ?

Selon Andres del Castillo, cette nouvelle position a le pouvoir « d’isoler » le camp d’en face, alors qu’une nouvelle phase de discussions doit s’ouvrir en novembre prochain dans la ville sud-coréenne de Busan.

Cela suffira-t-il à enfin faire aboutir le texte censé énoncer le plafonnement de la production du plastique ? Difficile à dire, d’autant que Pékin et ses pairs ne devraient pas voir d’un bon œil ce revirement américain.

Cela fait déjà l’objet de vives protestations au plan intérieur. L’American Chemistry Council, groupe de lobbying représentant l’industrie chimique ayant accusé l’administration Biden d’avoir « cédé devant les ONG extrémistes ».


Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*