Le géant automobile américain est contraint à plus de 145,8 millions de dollars d’amendes pour avoir vendu des voitures prétendument propres, mais qui pompaient en réalité bien plus de CO2 dans l’atmosphère.
General Motors (GM) vient de conclure un accord avec l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA). Il s’agit d’un versement de plus de 145,8 millions de dollars en réponse à la violation de la réglementation fédérale sur les émissions de dioxyde de carbone des automobiles.
Ces règles remontant de la présidence de Barack Obama encadrent très précisément la consommation de carburant moyenne pour l’ensemble de la flotte de véhicules des constructeurs automobiles de sorte à rendre l’industrie plus efficace énergétiquement et moins polluante.
Or une enquête a récemment révélé que GM a failli à cette mesure en falsifiant notamment, sur une période de sept ans, les données d’émissions de CO2 de ses véhicules. L’entreprise a en effet minoré, lesdites émissions entre 2012 et 2018.
Une fraude industrielle massive
Selon les chiffres de l’EPA, pas moins de 5,9 millions de véhicules GM étaient non-conformes entre 2012 et 2018, dont 4,6 millions de pickups et SUV réputés gros consommateurs d’essence.
« Les normes des véhicules de l’EPA reposent sur une surveillance rigoureuse afin de produire des avantages pour la santé publique dans le monde réel« , a déclaré Michael S. Regan, administrateur de l’EPA, cité par le New York Times (NYT).
Cette rigueur évoquée par l’Agence gouvernementale s’avère d’autant plus déterminante dans le cas présent. Celui-ci ayant tout l’air d’une fraude d’une ampleur massive. Et pour cause, non content de sous-évaluer ses émissions – en bernant au passage des millions de clients soucieux d’acheter des voitures dites « propres » –, GM a noyé le marché sous de faux crédits carbone.
Une mesure dissuasive
Outre l’amende, General Motors devra rendre à l’EPA, environ 50 millions de tonnes de crédits carbone précédemment reçus, à l’origine pour en guise de récompense aux constructeurs dont les voitures émettent moins que les limites réglementaires.
Sachant que chaque crédit carbone vaut environ 86 dollars sur le marché selon une estimation du gouvernement des États-Unis, cela représente 4,6 milliards de dollars de perte. De quoi dissuader de prochaines velléités de violation des règles.
C’est un avertissant à l’endroit du reste de l’industrie automobile. Quant à General Motors, il faudra désormais accélérer encore plus le virage vers l’électrique sous peine de nouvelles sanctions.
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