Le Parlement européen a adopté cette semaine une nouvelle loi qui permettra d’accélérer le développement des technologies vertes sur le vieux continent. Grâce aux mesures annoncées, Bruxelles espère atteindre en 2040 au moins 15 % du marché mondial dominé par la Chine et les Etats Unis.
Le Conseil et le Parlement européen ont annoncé, le lundi 27 mai, l’adoption de la loi sur l’industrie à zéro émission nette (NZIA). Ce cadre réglementaire vise à renforcer l’écosystème européen de fabrication de produits technologiques à zéro émission nette. Il doit contribuer à renforcer la position de l’Europe en tant que leader des technologies industrielles vertes.
19 technologies vertes concernées par la nouvelle loi
La NZIA permettra à l’Europe de produire 40 % des technologies vertes utilisées sur son sol, et de peser 15 % de la production mondiale d’ici à 2040. Elle cible au total 19 technologies, dont le solaire, l’éolien, les batteries, les pompes à chaleur, le nucléaire, le captage de carbone, l’énergie géothermique, les électrolyseurs, les piles à combustible et le biogaz/biométhane.
Rationnaliser et simplifier le processus d’autorisation
Bruxelles a prévu une série d’actions précises pour soutenir le développement de ces technologies vertes dans l’Union européenne (UE). Il s’agit notamment de la rationalisation et de la simplification de l’octroi de permis pour des projets. Il y a aussi l’introduction de critères de durabilité et de résilience dans les marchés publics et les enchères. En outre, le Parlement européen envisage le renforcement des compétences de la main-d’œuvre européenne dans ces secteurs.
Ouverture d’académies pour former aux technologies vertes
Pour atteindre ce dernier objectif, l’Europe va ouvrir des académies pour former d’ici trois ans 100 000 personnes sur les technologies zéro émission nette. Bruxelles prévoit également la mise en place de « bacs à sable réglementaires » pour tester les innovations et technologies à émissions nettes nulles dans des conditions légales flexibles.
L’UE veut créer une Silicon Valley de la green tech
Par ailleurs, les législateurs européens tablent sur la création de « vallées » d’accélération des technologies vertes. Ce dernier projet vise à créer des clusters d’activités industrielles axées sur le zéro net. Notons que la nouvelle loi ambitionne en outre d’atteindre une capacité d’injection annuelle d’au moins 50 millions de tonnes de CO2 d’ici 2030 dans les sites de stockage géologique de l’UE.
La Chine, leader incontesté du marché
Toutes ces mesures doivent permettre de réduire la dépendance de l’Europe vis-à-vis des Etats Unis et de la Chine dans les technologies vertes. L’empire du milieu, en particulier, domine plusieurs filières, notamment celui des panneaux solaires. Il représente à lui seul 96% du marché, contre seulement 2% pour les fabricants européens. Il faut dire que la Chine finance massivement ses entreprises, ce qui pousse l’Europe a dénoncé une concurrence déloyale.
Les Etats Unis répliquent avec un gigantesque plan de soutien aux technologies vertes
Mais les Etats Unis ne lésinent pas sur les moyens pour s’imposer. En novembre 2021, ils ont adopté l’Inflation Reduction Act (IRA) pour soutenir les industries vertes sur dix ans. Ce plan doté de 369 milliards de dollars prévoit des crédits d’impôt, des prêts et des subventions à des domaines tels que les énergies renouvelables et les solutions de décarbonisation industrielle. Il pourrait inciter des entreprises européennes à délocaliser outre-Atlantique.
Poster un Commentaire