Engie, le géant énergétique français, annonce qu’il va se retirer de la centrale à charbon de Safi au Maroc. Cette décision permettra au groupe de se concentrer sur les énergies renouvelables et l’infrastructure énergétique. Elle intervient au moment où le G7 fixe la fermeture de ses centrales non équipées de captage de carbone à 2035.
Engie a annoncé la semaine dernière qu’il va se retirer de la centrale à charbon de Safi, la plus grande du Maroc. Le groupe énergétique français compte ainsi vendre sa participation de 33% dans cette unité. Il aurait déjà reçu des manifestations d’intérêt de la part d’acheteurs potentiels. Alors qu’il plie bagages, ses partenaires s’engagent à recourir à l’ammoniac vert pour décarboniser la centrale de 1 386 MW.
Engie va céder tous ses actifs dans le charbon d’ici janvier 2027
Après le départ de Safi, Engie va se concentrer davantage sur les énergies renouvelables et l’infrastructure énergétique. L’entreprise prévoit ainsi de céder tous ses actifs dans le secteur du charbon d’ici janvier 2027. Au Maroc, elle a déjà mis en place ou contribué à mettre en œuvre plusieurs projets d’énergies renouvelables. Notamment le parc éolien à Tarfaya, le plus grand du Maroc, et l’usine de désalinisation.
Engie gère un parc éolien à Dakhla
Engie gère également une ferme éolienne à Dakhla, au Sahara occidental, en partenariat avec la société énergétique privée marocaine Nareva. Selon Loic Jaegert-Huber, directeur du groupe pour l’Afrique du Nord, le parc éolien sera opérationnel l’année prochaine et l’usine de dessalement quelques mois plus tard. Cette usine de dessalement consacrera 90 % de son eau à l’irrigation et les 10 % restants serviront à répondre aux besoins en eau potable de Dakhla.
Paris prêt à financer les projets vers d’Engie au Maroc
Engie s’intéresse aussi aux projets d’infrastructure énergétique du Maroc, en particulier au câble de 3 gigawatts qui reliera Dakhla à Casablanca. Le ministre français des finances, Bruno Le Maire, a promis au forum des affaires le soutien financier de Paris. Il évalue le coût du projet à 3 milliards de dollars. Le désengagement d’Engie de Safi s’inscrit dans la droite ligne de la politique énergétique de la France.
Le G7 s’attaque aussi aux centrales à charbon
En début de semaine, l’Hexagone et les autres pays du G7 ont acté l’abandon progressif de leurs centrales à charbon non équipées de dispositifs de captage de carbone d’ici 2035. Paris a salué un « engagement fort » pour atteindre les objectifs climatiques. Et la plupart des membres u G7 se sont félicités de cette décision, sauf le Japon. Le pays du soleil levant, dont un tiers de l’électricité provient de ce combustible, a exprimé des réticences au sujet d’une date-butoir.
Une avancée importante, mais insuffisante
Les organisations de défense du climat estiment que l’abandon des centrales à charbon sans dispositifs de captage de carbone constitue certes un progrès important, mais qu’il reste insuffisant. L’association 350.org, par exemple, pense que « 2035 est trop tard ». Elle regrette aussi que le G7 n’ait pas mentionné le gaz. Or cette énergie fossile contribue largement à la hausse mondiale des émissions de CO2.
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