Mourir de façon écologique

Face aux modes traditionnels de gestion des morts, émerge une nouvelle façon de disparaître de la surface de la Terre : le compostage humain encore appelé humusation.

Le terme a peut-être une vieille place dans le Larousse, son usage de même que la pratique qu’il définit n’en restent pas moins récents. L’humusation que l’on pourrait expliquer par un nouveau mode de traitement de corps après le décès, est en vogue, notamment aux États-Unis.

Là-bas, le body composting ou la décomposition naturelle – et accélérée – des défunts a droit de cité depuis 2019. Avec une première légalisation dans la capitale, Washington. De quoi inspirer cinq autres États ont suivi le mouvement de la « réduction naturelle » des corps sans vie.

Le processus consiste à placer le défunt dans un contenant biodégradable. Le tout recouvert d’une épaisse couche de broyat de bois, forme un paillis isolant. Ce lit de copeaux exposé à une certaine température, se décompose naturellement.

Impératif écologique

L’ensemble laisse, quelques mois plus tard, la place à un compost que l’on pourrait disposer dans son jardin par exemple. Il s’agit, à en croire les défenseurs de cette nouvelle façon de finir son passage sur Terre, d’une alternative écologique aux autres modes de traitement des morts.

Et pour cause, le compostage des défunts n’implique ni l’embaumement, ni le caveau, ni le gaz ou un quelconque combustible fossile. Contrairement à la crémation ou encore à l’inhumation classique.

Celle-ci rejetterait en moyenne 830 kilos de dioxyde de carbone dans l’atmosphère, selon une étude des services funéraires de la Ville de Paris datant de 2017 citée par le quotidien français Le Monde.

Un business aux USA

La même source indique que la crémation, bien que moins polluante, n’en reste pas destructive pour la planète. Avec une émission moyenne de 233 kilos de CO2 par corps. Soit l’équivalent d’un trajet de 1 124 kilomètres en voiture.

« Face à la rapidité de la crémation, l’humusation offre une alternative, plus lente, qui respecte un cycle de décomposition naturel », explique Tanguy Chatel, sociologue spécialiste de la fin de vie, de l’accompagnement et du funéraire dans les colonnes du Monde.

Le procédé est de fait devenu un business aux États-Unis où le coût dépasse, selon les entreprises engagées, l’enveloppe nécessaire à la crémation. Malgré sa relative cherté, le compostage humain rencontre de plus en plus d’adeptes outre-Atlantique. Contrairement à la France où la législation reste plutôt rigide en matière de traitement des défunts.


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