Marseille : vers la restauration de l’herbier de posidonie

L'herbier de posidonie.
Mimichaps, CC BY-SA 4.0 , via Wikimedia Commons

La Ville de Marseille s’est lancée dans un projet de restauration de l’herbier de posidonie. Elle a fait replanter sur les récifs du Prado des graines ramassées sur les plages. En cas de succès, elle pourrait étendre l’expérimentation.

La Ville de Marseille a débuté un essai de replantation des précieuses graines de posidonies. Ces plantes à fleur marines, bien que mal aimées des touristes, possèdent de multiples vertus. Elles permettent par exemple de retenir le dioxyde de carbone et de préserver les plages du phénomène d’érosion côtière. Mais cette espèce, uniquement présente en mer Méditerranée, est aujourd’hui menacée.

15.000 euros de financement de la mairie

Restaurer le couvert végétal et renforcer la résilience naturelle de la posidonie devient donc une urgence. A cet effet, le groupement d’intérêt scientifique (GIS) Posidonie a proposé à la Ville de tirer parti de la floraison exceptionnelle cette année des plantes de posidonie pour réintroduire des graines dans les récifs artificiels du Prado. Le projet expérimental baptisé « Reposeed » a bénéficié de 15.000 euros de financement de la municipalité.

9.000 graines placées sous des tapis de fibre de coco

L’expérimentation repose sur trois étapes. A savoir la récupération des graines de fruits de la posidonie sur l’ensemble des plages de la région, le tri de ces graines et leur réintroduction dans la zone sanctuaire entre la Corniche et le Frioul. Six plongeurs issus du GIS Posidonie, du CNRS, de l’école de plongée du septentrion et de la Ville ont été chargés de cette mission. A bord d’un zodiac de la patrouille maritime de Marseille, ces professionnels ont placé 9.000 graines sous des tapis de fibre de coco, à 25 mètres de profondeur.

Une feuille de route très ambitieuse sur la posidonie 

Hervé Menchon (EELV), adjoint au maire de Marseille en charge de la biodiversité marine, précise que la commune a « une feuille de route très ambitieuse sur la question de la posidonie ». Et cela depuis qu’elle sait qu’il est possible de développer cet herbier. Jusqu’ici, elle se contentait de la protéger, principalement des plaisanciers. En effet, les touristes détestent cette plante car elle colle à la peau et renferme des micro-organismes pouvant dégager une odeur désagréable. Aujourd’hui, il s’agit de leur faire prendre conscience de l’intérêt écologique de cette espèce végétale.

Pour la décarbonisation de Marseille

Le projet « Reposeed » s’inscrit directement dans le cadre de la décarbonisation de Marseille en permettant de lutter contre la pollution aquatique. Au-delà, il fait partie d’une démarche de la Ville d’œuvrer en faveur d’une plante pour les écosystèmes marins. Selon Hervé Menchon, des mois d’observations seront requis pour observer les premiers résultats de cette expérimentation, la première dans la cité phocéenne. Si le test s’avère convaincant, un grand pas sera franchi dans la recolonisation de l’herbier et la protection sous-marine. « Marseille ferait école dans le reste du bassin méditerranéen », explique l’adjoint au maire à La Provence.


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