Surpêche : l’OMC doit trouver une solution

Une bande de poissons

Réunis actuellement à la 12e conférence ministérielle de l’OMC, les 164 Etats membres de l’organisation devront s’accorder sur plusieurs dossiers de haute importance. Parmi lesquels la régulation de la pêche mondiale, alors que 34% des stocks mondiaux de poissons se trouvent aujourd’hui en état de surexploitation.

La 12e conférence ministérielle de l’OMC (CM12) a débuté ce dimanche 12 juin au siège de l’Organisation, à Genève, quatre ans après la dernière réunion. Prévue prendre fin le mercredi 15 juin prochain, cette rencontre au sommet entre les ministres du Commerce de 164 Etats devrait permettre de trouver un accord sur plusieurs sujets clés pour les activités économiques et la planète. Il s’agit notamment de la régulation de la pêche mondiale.

Des subventions néfastes pour l’océan

Cette question se trouve au cœur des préoccupations de la 12e conférence ministérielle de l’OMC. Les ministres devront plancher en particulier sur les subventions néfastes pour la durabilité de la pêche. Ces aides financières, qui s’élèvent actuellement jusqu’à 54 milliards de dollars par an, incitent les nombreux navires à racler le fond des mers et à remonter les poissons rares. Une pratique qui s’avère fortement nuisible à la biodiversité marine et qui menace la consommation humaine sur le long terme. D’après l’ONU, 34% des stocks mondiaux de poissons sont actuellement en surexploitation, contre seulement 10% il y a quarante ans. Avec un tel rythme, les populations de poissons ne peuvent pas se reconstituer rapidement.

De l’épineuse question des exemptions

Les membres de l’OMC doivent aussi s’accorder sur les exemptions à attribuer à certains Etats. Les pays pauvres ou en voie de développement, ayant un volume de pêche sous les 0,7% du volume mondial de production, continueront de toucher le même montant, selon le projet d’accord. Mais ceux qui dépassent ce taux pourraient bénéficier d’une période de transition.

Cependant, les Etats riches estiment que des pays en développement comme la Chine et l’Inde ne devraient pas profiter de ces dérogations en raison de leurs moyens de pêche colossaux. Mais l’Inde a déjà fait savoir qu’elle aura besoin d’une période d’exemption de 25 ans, alors que l’OMC fixe 2030 au maximum. Le géant asiatique a aussi prévenu que les droits de ses pêcheurs ne seront pas sacrifiés parce que ce ne sont pas eux qui ont vidé les océans à coup de subventions.

Penser aux générations futures

Une position qui risque de faire capoter l’accord sur la pêche tant attendue par les organisations de protection de l’environnement. En effet, l’OMC fonctionne par consensus. Il suffit donc qu’un seul membre s’oppose à un texte pour le voir ranger au placard. Raison pour laquelle, l’institution échoue depuis plusieurs années à conclure des accords majeurs.

Le texte sur la régulation de la pêche industrielle fait l’objet d’âpres négociations depuis plus de 20 ans. Malgré les blocages, la directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, espère qu’un accord sera trouvé sur ce sujet. Il y va de l’équité même du commerce et de l’avenir des futures générations. « Nos enfants nous pardonneront-ils, les pêcheurs pauvres nous pardonneront-ils si nous acceptons que nos océans soient vidés? », a interrogé la dirigeante nigériane.

De leur côté, les grandes entreprises internationales s’organisent pour limiter la surpêche et préserver l’environnement marin. On peut notamment citer la société d’investissement europénne HLD dirigée par Jean-Bernard Lafonta qui, à travers son Fonds HLD Méditerranée, soutient des projets de protection de l’écosystème marin en Méditerranée.


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