Mines : Renault n’est pas prêt à s’approvisionner via des fonds marins

Le constructeur automobile français signe pour un moratoire dans l’exploitation minière en haute mer. Une filière dont les conséquences sur l’écosystème marin restent inconnues.

Renault dit non aux ressources issues des profondeurs de la mer. Pour l’instant, du moins. Le constructeur automobile a officiellement rejoint l’alliance des entreprises prônant un moratoire sur l’exploitation des fonds marins, vue comme une nouvelle source d’approvisionnement face à l’épuisement des mines de cobalt, du nickel et de manganèse entre autres, à travers le monde.

Autant de métaux précieux essentiels à la composition des circuits électroniques des smartphones et autres véhicules, que certaines entreprises à l’instar de la Canadienne The Metals Company et de la Britannique UK Seabed Resources espèrent trouver sous les eaux grâce à des technologies dédiées.

Réelles craintes

Mais une telle entreprise ne devrait s’opérer sans fracas. En tout cas du point de vue des écologistes et des acteurs de la préservation des océans, qui craignent un déséquilibre de l’habitat marin. D’autant que cette industrie des fonds marins relativement jeune englobe encore plusieurs inconnus. C’est le sens du moratoire récemment lancé par le WWF à travers l’initiative « No Deep Seabed Mining » traduisible en français par « Pas d’exploitation minière des grands fonds marins » afin d’en évaluer les risques dans un contexte de prégnance des effets du changement climatique sur la vie quotidienne.

Heureusement, le plaidoyer a suscité l’adhésion de certains parmi les premiers bénéficiaires de cette exploitation en haute mer. C’est-à-dire Google, Samsung, BMW, Volvo, Volkswagen, dont la filière dépend grandement des ressources minières, ainsi que l’a démontré la rupture de la chaîne d’approvisionnement causée par la crise du Covid.

Décision courageuse

Renault rejoint donc cette liste riche de 11 entreprises actuellement. Une décision participant, selon un de ses responsables cité par Reuters, de la nouvelle politique du groupe en matière de développement durable. Il est vrai que l’industrie automobile court à la décarbonation à travers la promotion des véhicules électriques.

Mais rejoindre ce moratoire ne témoigne pas moins d’un acte courageux de la part de Renault. Sachant que son actionnaire majoritaire, l’État français, milite activement pour cette exploitation des fonds marins. Même si le président Emmanuel Macron préfère parler dans un premier temps d’exploration. Toujours est-il que le pays compte sur cette industrie pour assurer une certaine autonomie en ressources minières.

Mais cela devra attendre. Car l’appel du WWF ne fera qu’intensifier la pression sur les promoteurs – et bientôt fossoyeurs ? – de la mer.


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