La trouvaille de l’UE pour protéger l’Arctique

L’Union européenne souhaite interdire toute nouvelle exploitation de gisement pétrolier ou gazier dans le Grand Nord afin de protéger cette région des explorations industrielles qui y accélèrent le réchauffement climatique.

L’Union européenne a trouvé sa parade pour tenter de préserver les propretés ô combien essentielles de l’Arctique pour la biodiversité et le climat. Les Vingt-Sept ont convenu mercredi 13 octobre à travers la Commission européenne, de la nécessité de suspendre jusqu’à nouvel ordre l’exploitation de nouveaux gisements de pétrole, de charbon et de gaz dans la région. Les produits issus de la région devraient de même être boycottés par Bruxelles, selon la résolution dont l’entrée en vigueur dépendra des tractations diplomatiques entre les différentes parties prenantes dans tout ce qui concerne l’Arctique.

Car bien qu’ayant en son sein des pays membres du Conseil de l’Arctique – organe abritant des États géographiquement liés à la région -, l’UE n’y siège pas et sa demande de membre observateur reste à être approuvée. Contrairement au Canada, l’Islande, la Norvège, la Russie, les États-Unis, le Danemark, la Finlande et la Suède à qui ils devraient revenir de décider du sort de ce moratoire porté par Bruxelles. Cela présage donc d’intenses négociations dans les prochains mois.

Arrêtez les frais

Quoi qu’il en soit, l’UE est convaincue de l’urgence de sauver l’Arctique, un territoire qui comme le rappelle son commissaire à l’Environnement Virginijus Sinkevicius, se réchauffe désormais trois fois plus rapidement que n’importe quel endroit de la planète. La cause ? L’activité humaine qui en menace l’équilibre. Les énormes ressources naturelles qui y sont suscitent la convoitise du monde entier. À l’image de la Russie dont l’appétence pour les hydrocarbures localisés sur place se révèle désormais au grand jour. Le chef de la diplomatie russe indiquait ainsi le mois dernier que la région disposerait de 15 milliards de tonnes de pétrole et de cent mille milliards de m3 de gaz. Sans compter les réserves de cuivre et de nickel entre autres identifiées dans l’immense île du Groenland.

Toute cette potentialité de l’Arctique n’échappe pas aux banques et autres institutions financières prêtes à mettre la main à la poche pour accompagner les groupes industriels spécialisés dans le fossile dans leur quête prédatrice. Reclaim Finance en listait notamment plus d’une centaine à travers le monde dans une enquête publiée fin septembre. Des soutiens chiffrés à 314 milliards de dollars par l’ONG entre 2016 et 2020, avec pour conséquence toujours plus d’émissions de gaz à effet de serre.


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