Invasion de criquets : l’ONU demande une aide d’urgence pour la Corne de l’Afrique

Invasion de criquets : l’ONU demande une aide d’urgence pour la Corne de l'Afrique

 

L’invasion des criquets pèlerins dans plusieurs pays d’Afrique de l’Est, dont le Kenya, l’Éthiopie et la Somalie, inquiète l’ONU. L’organisation demande une aide d’urgence de 76 millions de dollars pour faire face à la crise alimentaire qui se profile dans cette région d’Afrique.

13 millions de personnes concernées par la crise humanitaire

Des essaims de criquets pèlerin, qui pullulent dans la Corne de l’Afrique depuis plusieurs jours, pourraient détruire les récoltes à venir au Kenya, en Somalie ou encore en Ethiopie. L’Agence des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) a estimé qu’un seul de ces essaims couvrait une surface de 2.400 km2, soit la taille du Luxembourg, et s’étalait sur 40 voire 60 kilomètres de diamètre. Ces  insectes originaires de la péninsule arabique (Yémen, Arabie saoudite) détruisent sur leur passage les champs et les lieux de pâturage des animaux au Kenya, en Somalie et en Ethiopie principalement.

Le secrétaire général adjoint pour les Affaires humanitaires de l’ONU, Mark Lowcock, a fait part lundi de sa vive inquiétude face à ce phénomène en Afrique de l’Est. « Il y a 13 millions de personnes dans les pays concernés qui ont des difficultés d’accès à la nourriture. Dix millions de ces personnes résident dans des zones touchées par les criquets », a estimé le responsable lors d’une conférence de presse au siège de l’ONU.

Il faudra 76 millions de dollars pour faire face à la crise

Il a fait savoir que l’organisation mondiale a débloqué en urgence 10 millions de dollars pour lutter contre cette calamité. Mais cela ne pourra pas suffire. L’Agence des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) a indiqué fin janvier qu’il fallait mobiliser « 76 millions de dollars » pour mettre en place un plan pour lutter contre les criquets. « Jusqu’à présent, nous n’avons eu que 20 millions de dollars », a-t-il précisé.

Mark Lowcock a averti que « si une réponse rapide » n’intervenait pas, la communauté internationale allait être confrontée à « un énorme problème plus tard dans l’année ».

Le responsable de l’ONU a affirmé que ce développement des criquets était « le pire depuis 70 ans pour le Kenya, et le pire depuis 25 ans pour l’Éthiopie ou la Somalie ». Au total, il y a eu six « invasions » de criquets au XXe siècle, dont la dernière s’est produite en 1987-1989.

L’utilisation de pesticides pour réduire leur nombre

Si rien n’est fait, le nombre d’insectes ravageurs «pourrait être multiplié par 500 d’ici le mois de juin». L’utilisation de pesticides serait le seul moyen actuel de lutte contre ces envahisseurs. Deux méthodes sont employées : la pulvérisation aérienne pour les essaims, et la pulvérisation au sol quand les criquets ne sont pas encore capables de voler, par le biais de pick-up qui sillonnent les zones de pâturage et d’agriculture. Cyril Ferrand, responsable des programmes de résilience en Afrique de l’Est pour la FAO, précise qu’« il ne s’agit pas de les éradiquer mais de réduire leur population en dessous du seuil critique à partir duquel la sécurité alimentaire des populations est en danger ».


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