
Le second round des négociations mondiales sur la biodiversité a permis d’avancer sur cette enveloppe dont la mobilisation est attendue d’ici la fin de la décennie en cours.
La seconde fois aura été la bonne. Après l’échec des négociations en Colombie en octobre dernier dans le cadre de la COP 16 – la Conférence onusienne pour la biodiversité –, un accord de financement a finalement été conclu à cet effet cette semaine à Rome.
Réunis dans la capitale italienne, les participants ont convenu, jeudi 27 février, de mobiliser 200 milliards de dollars par an d’ici 2030 pour enrayer et commencer à inverser la destruction du monde naturel.
Les négociateurs se sont également entendus sur un ensemble d’indicateurs permettant de mesurer les progrès accomplis aux niveaux mondial et national dans la mise en œuvre du Cadre mondial pour la diversité biologique.
Cette feuille de route établie entre Kunming en Chine et Montréal au Canada en 2022 destinée à favoriser le retour à un monde en harmonie avec la nature à l’horizon 2050.
Création d’un mécanisme de suivi
Parmi les cibles clés figurent la réduction des menaces pesant sur la biodiversité, la satisfaction des besoins des populations grâce à l’utilisation durable et au partage des avantages.
À cela s’ajoute la mise en place d’outils et de solutions pour la mise en œuvre et l’intégration. Les délégués ont également obtenu l’engagement des pays à publier un rapport national sur leurs plans de biodiversité pour la COP17 prévue l’année prochaine en Arménie.
Les négociations ont débattu de la nécessité de créer, en réponse à la demande de certains pays en développement, un fonds dédié spécialement à la biodiversité, ou s’il fallait s’en tenir au Fonds pour l’environnement mondial (FEM), dont un des démembrements en l’occurrence le Global Biodiversity Framework Fund (GBFF), s’occupe déjà de la question.
Selon Reuters, les interventions du FEM se chiffrent à plus de 23 milliards de dollars pour la nature depuis 30 ans.
Un leadership mené par les BRICS
« De Cali à Rome, nous avons envoyé une lueur d’espoir qu’il est encore possible de défendre le bien commun, l’environnement et la protection de la vie, et de se rassembler pour quelque chose de plus grand que l’intérêt national« , a lancé la présidente de la COP16 et ministre colombienne de l’Environnement, Susana Muhamad.
Un satisfecit d’autant plus significatif que l’accord intervient dans un contexte politique international tendu, marqué par le désengagement des États-Unis du financement international sous la houlette de Donald Trump.
Une situation pour le moins paradoxale alors que le rapport « Planète Vivante 2024 » du WWF évoque une dimunition de 73% depuis 1970 de la taille moyenne des populations d’animaux sauvages.
Le succès des négociations doit beaucoup à l’implication des pays BRICS, dont le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud. Leur engagement témoigne d’un nouveau leadership dans la gouvernance environnementale mondiale en l’absence des États-Unis.
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