L’homme de 74 ans détenu au Groenland depuis quelques mois a vu sa demande d’extradition vers le Japon rejetée.
« Je serai à la maison pour Noël ». Paul Watson aurait difficilement pu cacher son soulagement lors de sa libération, mardi 17 décembre, de la prison de Nuuk, dans la capitale du Groenland où il était en détention provisoire depuis le mois de juillet.
Arrêté par les autorités groenlandaises alors qu’il s’apprêtait à aller à la confrontation, à travers son navire, du « Kangei Maru », un imposant baleinier japonais, le militant de la préservation des baleines connu pour ses actions-chocs, était menacé d’extradition vers le Japon.
En cause, des faits supposément commis en 2002 dans le cadre de son opposition à des baleiniers du pays dans une zone protégée en Antarctique. D’où l’émission d’une notice rouge d’Interpol dix ans plus tard et en vertu de laquelle Paul Watson avait été appréhendé par le Danemark, le temps de l’examen de la demande de son extradition.
De quoi susciter une mobilisation internationale, l’Élysée s’y étant officiellement, sans doute sous la pression de l’opinion publique – une pétition en ligne a recueilli plusieurs centaines de signatures à cet effet – opposée.
Une mobilisation internationale sans précédent
Une victoire significative pour le mouvement écologiste mondial, tant l’intéressé à la tête de l’ONG de défense des océans Sea Shepherd, décrite comme « la plus combative au monde » sur son site, a marqué les esprits au cours des 50 dernières années.
Notamment à travers son combat pour la défense de la baleine, espèce en voie de disparition et dont le Japon, avec la Norvège et l’Islande, reste l’un des trois derniers chasseurs.
Un impact durable sur la cause environnementale
Pour Brigitte Bardot, cette libération de Watson est un « miracle de Noël ». Watson lui-même voit dans sa détention une forme inattendue de victoire : « Mon arrestation a attiré l’attention de la communauté internationale sur la poursuite des opérations illégales de chasse à la baleine par le Japon », a-t-il déclaré, cité par Le Parisien.
Une analyse que partage son avocat François Zimeray, qui dénonce avec vigueur la tentative japonaise de « faire taire un homme dont le seul crime est d’avoir dénoncé l’illégalité du massacre industriel maquillé en recherche scientifique ».
Quant au Japon, son gouvernement juge « regrettable » la décision danoise, ajoutant l’avoir signifié aux intéressés. « Après cinq mois, ça fait du bien d’être sorti », a lancé mardi Paul Watson, qui devrait rejoindre sa résidence française.
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